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Pan é asr (A Cinq Heures de l’après-midi)

"Cinq heures de l'après-midi" : l'heure des bonnes (...)

Film iranien (2003).
Drame. Durée : 1h 45mn.
Date de sortie : 27 Août 2003
Avec Agheleh Rezaïe, Abdolgani Yousefrazi, Razi Mohebi, Herzieh Amiri...
Réalisé par Samira Makhmalbaf

Après la chute du régime des Talibans en Afghanistan, les écoles ouvrent à nouveau pour les filles...

L’une d’entre elles veut devenir la Présidente de la République...


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Poésie et mort, tradition religieuse masculine et émancipation féminine, humour politique et tragédie de la vie quotidienne sont les thèmes du film de Samira Makhmalbaf. Moins esthétisante que son père (Moshen Makhmalbaf) pour Kandahar c’est au cœur de la vie au jour le jour d’une famille afghane que la jeune réalisatrice nous entraîne au lendemain de la chute du régime des Talibans.

Qu’ont-ils laissé au pays ? Des ruines de villes et de vies, une population errante, sans nourriture, sans moyens et analphabète dont le seul avenir est une question : comment survivre ? Noqreh, la jeune "héroïne" du film, veut progresser et son émancipation passe par son instruction avec l’ambition de devenir présidente de la république ! Pourquoi rions-nous à ce projet, nous les "grandes démocraties occidentales" qui n’avons pas encore élu de femme chef de l’Etat ? et nous Français qui avons voté contre un candidat pour faire de l’autre un président ? Ces deux questions nous sont adressées avec le sourire innocent de Noqreh et nous en soumettent une troisième : croyez-vous, occidentaux démocrates, qu’il est simple d’installer une démocratie dans un pays qui sort de la dictature ? Pour le père de Noqreh pas besoin de démocratie, de la piété rien que de la piété et jusqu’à la mort. Vivre et survivre, mais aussi apprendre et rêver, pour Samira Makhmalbaf, c’est déjà les premiers signes d’un espoir. Le festival a enfin commencé.


Un beau film ? Trop beau, peut-être. Trop de cadrages sublimes. Trop d’éclairages à déchirer l’âme. Trop d’images dignes de "Géo" » ou de "la terre vue du ciel". Trop de palais en ruines érigeant dans le ciel leurs dentelles de pierre. Trop d’esthétiques troupes de femmes de burka. Trop d’une perfection formelle qui finit par capturer l’émotion à son profit et à l’enfermer dans le filet de ses lignes désincarnées. Une telle écriture convenait merveilleusement aux "tableaux noirs" dont le registre était plus symbolique. Ici elle soustrait à ce qu’elle veut traduire au lieu d’y ajouter.