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Jal Aljido Motamyunseo

Quinzaine des Réalisateurs
Jal aljido motamyunseo

Film : Sud-coréen
Genre : Comédie dramatique
Durée : 2h06
Avec : Kim Tae-woo, Ko Hyun-jung, Uhm Ji-won
Réalisé par : Hong Sangsoo

Ni riche, ni célèbre, Ku Kyung-nam a la réputation d’être un réalisateur de films d’auteur. Alors qu’il est membre du jury d’un festival d’une petite ville, il tombe nez à nez avec un de ses vieux amis, Bu. Après quelques verres, Ku est entraîné chez Bu où il fait la connaissance de sa femme qui prétend connaître tous ses films. Le lendemain matin, après une nuit de beuveries, Ku retourne à son hotel où l’attend un message de Bu lui demandant de "ne plus jamais l’approcher". Mais il n’a aucun souvenir des événements de la nuit...


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

L’histoire tourne autour d’un « personnage en quête d’auteur » un réalisateur nombrilique. Son voyage et ses errances sont montrés comme dans un théâtre de nô, sans la danse ; la poésie réside dans les images, dont celles de l’île de Jeju en Corée. Quant aux personnages secondaires, censés servir de révélateur à l’égocentrique susnommé, s’ils parlent c’est, soit pour débiter des banalités (ah ! la politesse et les coutumes extrêmes orientales), soit pour assener des « vérités » universelles ou particulières, de manière démesurée. Sorte de chausse-trapes tendant à dévoiler la véritable identité de chacun, les dialogues sont tour à tour sans intérêt ou drôles. L’effet comique tient à l’inattendu –d’une part- et à la justesse du propos -d’autre part. Surpris, nous nous esclaffons, mais est-ce finalement si comique que cela ?
Le cadre de vie de ce réalisateur égocentrique est intimement lié à la question récurrente : que sait-on des autres, de leurs attentes, de leurs motivations ? Pourtant nous subissons sans cesse leurs interrogations, plus ou moins clairement exprimées. Ambitieux projet que ce long métrage qui s’enlise néanmoins à la périphérie du « magique » ; ces personnages triviaux, excessifs régulièrement pour nous -européens-, nous laissent à la lisière d’une culture difficile à pénétrer. Quand la vacuité des échanges interpersonnels révèle l’égocentrisme et l’indifférence, l’agressivité fait de même. Le processus créatif auquel l’auteur fait allusion permet d’assembler les pièces d’un puzzle. En fin de compte l’échange engendre la violence et la rupture suit le conflit à plus ou moins longue échéance. Ceci, cela, est valable sous toutes les latitudes. Toujours comique ?