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Secrets et mensonges

1996


Secrets and Lies

Secrets et mensonges

Film anglais (1996).
Comédie dramatique
Durée : 2h22mn
Date de sortie : 18 septembre 1996
Avec : Timothy Spall, Phyllis Logan, Brenda Blethyn, Claire Rushbrook, Marianne Jean-Baptiste, Elizabeth Berrington, Michele Austin, Lee Ross
Réalisé par Mike Leigh

Cynthia, la quarantaine, ouvrière à la chaîne en usine, vit seule avec sa fille Roxanne, 20 ans, dans une banlieue sordide d’une ville d’Angleterre. De temps en temps, elle reçoit la visite de son frère Maurice, photographe, celui qui a réussi. Maurice est marié avec Monica. Ils ont une belle maison mais n’ont pas d’enfant. Hortense a une petite trentaine. Elle est orthoptiste. Le film commence comme elle enterre sa mère adoptive. C’est alors qu’elle décide d’assouvir un désir qui la mine : rechercher sa mère de naissance. Elle se plonge au cœur d’un labyrinthe administratif duquel jaillira le nom de Cynthia. Après l’enquête vient le désir du premier contact. C’est en décrochant le téléphone que Cynthia entend la voix du souvenir... un enfant d’autrefois qu’elle a mis au monde et n’a jamais vu. Elle sent qu’un cœur oublié se met à battre, sa respiration hésite, ses pensées trébuchent... le temps semble avorter. Puis le désir, peut-être l’instinct ou la curiosité, tout cela réunit sans doute, la pousse au premier rendez-vous. Un autre rendez-vous attend Cynthia : la réunification de famille pour fêter les vingt ans de Roxanne. Tout le monde est invité chez Maurice. Cynthia vient avec Hortense. La fête bat son plein quand la mère présente la grande sœur de sa fille. Le choc est à la mesure de l’histérie et du mutisme qu’il enfante. Mais la parole est féconde et d’autres douleurs trouvent à se dire. La famille se déchire et se pleure pour mieux se connaître. La paix enfin se pose sur les cœurs.

Le commentaire du jury

- en français

Première particularité de "Libera me" : pas de casting prestigieux. Les rôles ici,
n’ont même pas de nom. Et l’on rejoint ainsi la particularité du film d’Alain Cavalier
 :"Libera me" est non-parlant, non sonore, à une seule et assourdissante
exception près : une détonation. Le réalisateur de "Thérèse" pousse ici à son
paroxysme le dépouillement qu’on lui connaît, au service d’un témoignage sur
l’oppression. Jamais on ne voit le jour, jamais on ne voit en totalité un lieu. Le
récit est universel : en plus d’être silencieux, il est détaché de toute époque, de
tout lieu géographique.
Et pourtant, récit il y a, une véritable gageure de la part du
réalisateur. Alain Cavalier emploie à dessein les subtilités de la technique
cinématographique, gros plans, plans fixes du visage, d’une main bandée,
couleurs neutres (mais pas innocentes), scènes toujours en intérieur et très
découpées, et parvient à instaurer, par le seul biais des images, une "narration" et
une intensité dramatique. L’évolution est sensible, par la seule mise en scène à la
fois crue et elliptique, de la dictature à la torture) de l’oppression à la solidarité et,
partant, à la résistance puis à la révolte. Etrange (cruelle ?) leçon de cinéma,
mais émouvante, en tout cas radioscopie de l’humanité. Au spectateur, en
définitive, de dater, de situer les événements, ce que, curieusement, I’on ne peut
s’empêcher de faire, tant sont nécessaires des repères, même très personnels.
Partout dans le monde, "Libera me" peut trouver sa signification, sa justification.
Une oeuvre oppressante mais non dénuée d’espoir, qui a obtenu au Festival de
Cannes 1993 le prix du Jury OEcuménique. Une autre de ses qualités est de n’être
ni ennuyeuse, ni prétentieuse (L.P.)