Diplômé en théologie et sciences de l’éducation, le père Néstor Briceño est professeur associé à l’Université Catholique Andrés Bello de Caracas et directeur des études du 3ème cycle à la faculté de théologie. Il a travaillé pour les ministères de la jeunesse, des communications sociales et des médias. Fondateur du Festival de spiritualité du cinéma vénézuélien, il est président de SIGNIS-Venezuela et membre du SIGNIS Cinéma Desk.
Vous avez été nommé président du jury œcuménique du Festival de Cannes, comment allez-vous mener à bien cette mission ?
Pour moi, cette tâche est très importante car dans un monde qui met l’accent sur les différences, nous devons, au sein du jury œcuménique, reconnaître chacun avec sa culture, sa religiosité et son point de vue. Mon travail consiste donc à veiller à ce que chaque membre du jury soit entendu et à ce que son point de vue soit compris afin de parvenir ensemble à des décisions consensuelles. C’est une très bonne pratique de la synodalité que le pape François demande à toute l’humanité de vivre.
Quel rôle joue le cinéma dans votre vie ?
Sans aucun doute, le cinéma est l’une de mes plus grandes passions, car il m’a toujours donné l’espace pour rêver ensemble à de nouvelles réalités. Malheureusement, en raison des nombreuses activités que je mène aujourd’hui dans mon pays et du peu de coïncidence dans les horaires, je n’ai pas pu nourrir cette passion ces derniers temps comme je le souhaitais. Mais elle est toujours là, tout comme la possibilité de regarder des films à la demande, mais c’est une expérience différente de celle d’aller au cinéma.
Comment pensez-vous que le cinéma invite à la spiritualité ?
En partant d’une définition de la spiritualité basée sur un aspect relationnel substantiel dans l’être humain, le cinéma nous invite à nous trouver nous-mêmes, parce qu’il est un miroir pour penser et sentir ; le cinéma est une expérience sociale qui nous pousse à rencontrer d’autres personnes, leurs perceptions, leurs pensées et leurs vies ; à travers les films, nous entrons en contact avec d’autres réalités de la nature, ainsi que d’autres visions, qu’il serait impossible de trouver d’une autre manière. Enfin, le cinéma nous amène à toucher la profondeur de la transcendance humaine et du Transcendant, car c’est là, dans les réalités cachées, que l’on saisit la recherche de Celui qui est au-delà, apparemment absent mais toujours présent.
Néstor Briceño is currently an associate professor at the Andrés Bello Catholic University in Caracas and director of postgraduate studies at the Faculty of Theology. A certified lecturer at the Central University of Venezuela, he has worked in youth, social communications and media ministries. Founder of the Festival of Spirituality of Venezuelan Cinema, he is also president of the Catholic Association for Communication SIGNIS-Venezuela and member of the SIGNIS Cinema Desk.
You have been appointed President of the Ecumenical Jury of the Cannes Film Festival, how will you carry out this mission ?
To me, this task is a very important one because in a world that emphasizes the differences we, in the ecumenical jury, must recognize each other with his/hers own culture, religiosity and point of view. So my work is to ensure that everyone in the jury is heard and their point of view is understood in order to reach consensual decisions together. It is a very good practice of the synodality that Pope Francis is asking all mankind to live.
What role does cinema play in your life ?
Without a doubt, cinema is one of my greatest passions, as it has always given me the space to dream of new realities together. Unfortunately, due to so many activities that I carry out today in my country and the little coincidence in schedules, I have not been able to feed this passion lately as I wished. But it’s always there and also the opportunity to watch movies on demand, but it’s a different experience than going to the movies.
How do you think cinema invites spirituality ?
Starting from a definition of spirituality based on a substantive relational aspect in the human being, the cinema invites us to find ourselves, because it is a mirror to think and feel ; cinema is a social experience that moves us to meet with other people, their perceptions, thinkings and lives ; through the films we come into contact with other realities of nature, as well as other visions, that would be impossible to find in any other way. Finally, cinema leads us to touch the depth of human transcendence and the Transcendent, because there, in the hidden realities, a search for the One who is beyond, apparently absent but always present, is captured.