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Focus sur les coordinateurs SIGNIS et INTERFILM du Jury œcuménique

Focus sur les coordinateurs SIGNIS et INTERFILM du Jury œcuménique

Valérie de MARNHAC, coordinatrice SIGNIS, est diplômée de l’ESSEC . Elle obtient un Master en Management des organisations culturelles à l’Université Paris Dauphine. Après avoir travaillé 20 ans dans la presse, elle fait aujourd’hui partie de SIGNIS Paris, pour qui elle anime des ciné-débats.

Valérie, c’est votre deuxième année au sein de l’équipe de pilotage. Faisons un flashback : comment avez-vous vécu le festival l’an dernier ?
L’édition 2022 a en effet été celle de mon « baptême » comme coordinatrice du Jury œcuménique et l’occasion de le vivre différemment. Je le connaissais bien déjà, pour en avoir été membre en 2017 et être venue à plusieurs reprises en tant qu’adhérente à SIGNIS puis chroniqueuse radio pour RCF.
Mais être ainsi au cœur de son organisation m’a permis de mesurer l’importance de l’accueil pour des jurés qui viennent souvent pour la 1ere fois et découvrent l’incroyable machine qu’est ce plus grand festival de cinéma au monde.
J’ai pu mieux apprécier aussi la qualité du travail des équipes de bénévoles sur place et l’importance d’être un relais entre le Jury et la direction du Festival de Cannes qui nous accueille depuis 1974.

Pouvez-vous nous expliquer comment le jury œcuménique est organisé et comment les membres sont sélectionnés ?
Les six membres du Jury œcuménique sont choisis chaque année par les instances internationales de nos deux organisations. Ils sont de pays et de culture différents et, en tant que journalistes, théologiens, enseignants… ils offrent un regard riche et ouvert sur les films de la Compétition officielle qu’ils visionnent en intégralité.
En tant que coordinateurs avec Serge Molla nous nous assurons du bon déroulement de leur festival, de leurs délibérations -qui ont lieu en toute indépendance- et plus globalement de leur séjour cannois.
Le film primé est choisi pour ses qualités artistiques, les valeurs humaines qu’il illustre (paix, justice, solidarité,…) ou sa dimension spirituelle.

Quelles réflexions vous inspirent les films de la sélection Officielle de cette 76ème édition du Festival ?
Je suis frappée cette année par la très grande diversité de la Sélection, tant en terme d’âge et de profils de cinéastes que des thèmes abordés par les films en Compétition. La concurrence va être vive !
Je suis heureuse de retrouver des réalisateurs confirmés, octogénaires pour certains ! et déjà primés par notre Jury, comme Ken Loach, Wim Wenders, Aki Kaurismaki, Hirokazu Kore-Eda ou Nanni Moretti.
Et en parallèle, j’ai hâte de découvrir les nombreux premiers films sélectionnés dont l’un fait même partie de la Compétition officielle, BANEL E ADAMA de la réalisatrice franco-sénégalaise Ramala Toulaye Sy.


Valérie de MARNHAC, SIGNIS coordinator, graduated from ESSEC and then from Paris Dauphine University with a Master’s degree in Management of Cultural Organizations. After 20 years of working in the press, she is now part of SIGNIS Paris, for which she leads film debates.

Is this your second year on the steering team ? Let’s do a flashback : How did you experience the festival last year ?
The 2022 edition was indeed that of my “baptism” as coordinator of the Ecumenical Jury and the opportunity to live it differently. I already knew it well, having been a member in 2017 and having come several times as a member of SIGNIS and then a radio columnist for RCF.
But being at the heart of its organization has allowed me to measure the importance of hospitality for jurors who often come for the first time and discover the incredible machine that is this largest film festival in the world.
I was also able to better appreciate the quality of the work of the teams of volunteers on site and the importance of being a relay between the Jury and the management of the Cannes Film Festival, which has welcomed us since 1974.

Can you explain to us how the ecumenical jury is organized and how the members are selected ?
The six members of the Ecumenical Jury are chosen each year by the international bodies of our two organisations. They are from different countries and cultures and, as journalists, theologians, teachers…they offer a rich and open view of the films from the Official Competition that they watch in their entirety.
As coordinators with Serge, we ensure the smooth running of their festival, their deliberations - which take place independently - and more generally their stay in Cannes.
Finally, the award-winning film is chosen for its artistic qualities, the human values ​​it illustrates (peace, justice, solidarity, etc.) or its spiritual dimension.

What thoughts inspire you about the films in the Official Selection of this 76th edition of the Festival ?
I was struck this year by the great diversity of the Selection, both in terms of age and filmmaker profiles and the themes addressed by the films in Competition. The competition will be fierce !
I am happy to find confirmed directors, octogenarians for some ! and already awarded by our Jury, such as Ken Loach, Wim Wenders, Aki Kaurismaki, Hirokazu Kore-Eda or Nanni Moretti.
And at the same time, I can’t wait to discover the many first films selected, one of which is even part of the Official Competition, Banel et Adama by Franco-Senegalese director Ramala Toulaye Sy.


Serge MOLLA, coordinateur INTERFILM, est pasteur et docteur en théologie. Passionné d’art et du Sacré, il est l’un des spécialistes francophones de la pensée de Martin Luther King et de la théologie noire américaine et auteur de nombreux essais.

Vous faites partie de l’équipe pilotage côté Interfilm depuis plusieurs années, quelles évolutions avez-vous observé ?
Le Festival permet, via le septième art, de prendre le pouls de la société. Ainsi à leur manière, réalisatrices et réalisateurs ont fait écho à la pandémie mondiale récente et à ses conséquences (psychologiques notamment). L’an passé, voix a été donnée au président de l’Ukraine, comme presque chaque année tel film ou telle équipe de film témoigne de la réalité, pour bousculer. Prise de conscience du défi climatique, relayée par bien des œuvres présentées, mais également par le souci porté par le Festival de réduire drastiquement les déchets de tout ordre.

Comment le jury œcuménique évalue-t-il les films et quels sont les critères pris en compte ?
L’humanité traverse des crises et se cherche, les bruits de guerre se sont faits en Europe plus proches, aussi le Jury tente-t-il année après année de garder un regard profondément humaniste et empreint d’une forte espérance.

Pouvez-vous nous donner des exemples de films qui ont été particulièrement remarquables pour le jury œcuménique au cours des dernières années ?
Je ne suis pas prêt d’oublier la partie de football sans ballon de Timbuktu de Abderrahmane Sissako, les leçons d’un photographe perdant la vue à propos des sous-titres de film, avec Hikari (Vers la lumière) de Naomi Kawase, ou le genre "Kid à Beyrouth" offert par Nadine Labaki dans Capharnaüm.


Serge MOLLA, INTERFILM coordinator, is a pastor and doctor of theology. Passionate about art and the Sacred, he is one of the French-speaking specialists in the thought of Martin Luther King and black American theology and author of numerous essays.

You have been part of the steering team for several years, what changes have observed ?
The Festival makes it possible, via the seventh art, to take the pulse of society. Thus in their own way, directors have echoed the recent global pandemic and its consequences (psychological in particular). Last year, voice was given to the President of Ukraine, as almost every year such film or such film crew bears witness to reality, to shake things up. Awareness of the climate challenge, relayed by many of the works presented, you but also by the concern of the Festival to drastically reduce waste of all kinds.

How does the Ecumenical Jury evaluate the films and what criteria are taken into account ?
Humanity is going through crises and is looking for itself, the rumors of war have spread closer in Europe, so the Jury tries year after year to keep a deeply humanist look and imbued with strong hope.

Can you give us examples of films that have been particularly noteworthy for the Ecumenical Jury in recent years ?
I’m not ready to forget Abderrahmane Sissako’s football game without the ball in Timbuktu, a blind photographer’s lessons about film subtitles, with Naomi Kawase’s Hikari (Towards the Light), or the kind "Kid in Beirut" offered by Nadine Labaki in Capharnaüm.