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Portrait de la jurée Mariola Marczak (Pologne)

Portrait de la jurée Mariola Marczak (Pologne)

Mariola Marczak a été rédactrice en chef de la revue Media-Culture-Social Communication. Critique et spécialiste de la signification religieuse et métaphysique des films, elle est l’auteure de plusieurs livres et articles sur ce sujet, ainsi que sur le cinéma polonais. Elle est membre de différents jurys œcuméniques ou SIGNIS.

Dans quel été d’esprit abordez-vous ce festival ?
Je suis venue à Cannes l’esprit ouvert (après deux ans sans voyager du tout à cause de la pandémie) avec l’espoir de connaître non seulement les films les plus récents des réalisateurs éminents mais aussi de saisir/conquérir les nouvelles tendances du cinéma mondial. Une autre attente principale concerne strictement la mission du jury œcuménique. J’ai été très heureuse de rencontrer des personnes d’autres pays et de divers milieux chrétiens et de discuter de diverses questions, notamment religieuses, métaphysiques et éthiques. De telles rencontres permettent de mieux se comprendre, d’élargir le dialogue interculturel et donc de rapprocher des approches opposées.

Comment, selon vous, le cinéma invite-t-il à la spiritualité ?
Ce n’est pas une caractéristique intrinsèque du cinéma de révéler la spiritualité, du moins à première vue/apparence. C’est parce que l’image de l’écran semble être tout à fait à l’opposé du monde transcendant en raison de sa nature invisible et mystérieuse. Néanmoins, au cours de son histoire, le cinéma a généré certains modes de représentation du saint ou du transcendant sur l’écran. C’est d’ailleurs un vaste sujet sur lequel sont apparus de nombreux livres et articles (j’en ai écrit un certain nombre, entre autres). En bref, Dieu s’est révélé non seulement par la Parole (la Bible), mais aussi par des images. Jésus a utilisé des paraboles et des symboles pour parler de la réalité transcendante. Le cinéma utilise également des structures analogiques à deux niveaux : paraboles (histoires avec des fils à deux niveaux), figures christiques (structures de personnages à deux niveaux), symboles visuels et suggestions.

Quel est selon vous un bon film ?
À mon avis, un bon film doit être une histoire bien racontée, c’est-à-dire cohérente, logique et claire. En outre, une histoire a besoin d’un protagoniste qui soit vrai, fiable et convaincant dans ses particularités et dans son message. Enfin, l’histoire doit comporter un message important, un sens profond, et le héros et son histoire doivent attirer l’attention du spectateur, voire le toucher. Si le spectateur n’est pas touché, neutre, alors le réalisateur a échoué.


Mariola Marczak was editor, than editor-in-chief of the scholarly journal Media-Culture-Social Communication. Critic and expert in the religious and metaphysical meaning of films, she wrote several books and articles on religious films, film theology as well as Polish cinema. She is a member of different SIGNIS Ecumenical Juries or, a member of SIGNIS juries.

In what frame of mind do you approach this festival ?
I came to Cannes with an open mind (after two years of not travelling at all due to the pandemic) with the expectation of not only getting to know the latest films by prominent directors but also to catch/acquire the new trends in world cinema. Another main expectation is strictly related to the mission of the ecumenical jury. I was very happy to meet people from other countries and from various Christian backgrounds and to discuss various issues, including religious, metaphysical and ethical ones. Such encounters allow for a better understanding of each other, for a broader intercultural dialogue and thus for the bringing together of opposing approaches.

How do you think cinema invites spirituality ?
It is not an intrinsic characteristic of cinema to reveal spirituality, at least at first sight/appearance. This is because the image on the screen seems to be quite the opposite of the transcendent world because of its invisible and mysterious nature. Nevertheless, in the course of its history, cinema has generated certain modes of representing the holy or transcendent on the screen. This is a vast subject on which many books and articles have appeared (I have written a number of them, among others). In short, God revealed himself not only through the Word (the Bible), but also through images. Jesus used parables and symbols to speak of transcendent reality. Cinema also uses two-level analogue structures : parables (stories with two-level threads), Christ figures (two-level character structures), visual symbols and suggestions.

What is a good film in your opinion ?
In my opinion, a good film should be a well-told story, i.e. coherent, logical and clear. Furthermore, a story needs a protagonist who is real, reliable and convincing in his or her characteristics and message. Finally, the story must have an important message, a deep meaning, and the hero and his story must attract the attention of the viewer, even touch him. If the viewer is not touched, neutral, then the director has failed.