Le 47eme jury œcuménique de ce 74eme festival de Cannes est composé de trois femmes et trois hommes catholiques et protestants. Pendant ces deux semaines de festivités cinématographiques, ils vont nourrir leurs échanges à la vision des films en compétition officielle. A la fin du festival, le jury devra désigner un lauréat. Cette année, le jury est présidé par Douglas P.Fahleson que nous découvrons aujourd’hui.
Douglas P. Fahleson est écrivain, réalisateur et producteur. Il a fait partie de divers jurys SIGNIS et œcuméniques lors de festivals internationaux du film. Également critique de cinéma, il a contribué à l’organisation de plusieurs soirées cinéma dans des paroisses locales de la région de Dublin. Délégué de SIGNIS Europe depuis 2013, il a participé à l’organisation du séminaire mondial SIGNIS TV 2018.
Douglas, vous êtes nommé président du jury œcuménique de ce festival de Cannes, comment allez-vous mener cette mission ?
Notre jury est composé de 6 personnes - trois membres catholiques de SIGNIS et trois membres protestants d’INTERFILM.
Nous disposons d’un ensemble de directives ou de critères généraux qui nous aident à orienter nos discussions. Notre responsabilité en tant que chrétiens nous aide à nous concentrer sur notre humanité commune et à rechercher la spiritualité dans l’art cinématographique.
Nous nous réjouissons de découvrir des films merveilleux au festival de cette année et d’en discuter et d’en délibérer longuement.
Quelle place tient le cinéma dans votre vie ?
Le cinéma occupe une place importante dans ma vie. J’ai réalisé de nombreux courts métrages et documentaires, mais l’écriture de scénarios est mon principal intérêt. Il est difficile de créer une histoire captivante à partir de rien, mais lorsqu’elle est bien faite, elle constitue une base solide pour construire les autres aspects d’un film, comme la cinématographie, le jeu des acteurs, la réalisation, la musique, etc.
Les festivals sont de merveilleuses occasions d’être exposé à un certain nombre d’histoires différentes provenant de diverses cultures du monde entier.
Comment, selon vous, le cinéma invite-t-il à la spiritualité ?
La spiritualité dans l’art et la musique a une histoire incroyablement longue. Lorsque nous sommes assis dans une salle obscure pour regarder un film, nous le faisons en tant qu’individus mais aussi en tant que groupe. Notre chemin de vie est différent de ceux qui nous entourent, mais nous sommes liés en tant qu’êtres humains. Le pouvoir du cinéma en tant que forme d’art réside dans la capacité de l’âme humaine à communiquer avec nous par l’intermédiaire du réalisateur, mais aussi à faire en sorte que chacun de nous soit touché par cette communication d’une manière légèrement différente.
Nous connaissons tous ce sentiment lorsque nous sortons d’une salle de cinéma après avoir vu un film à fort impact spirituel. C’est un sentiment d’être plus grand que nous-mêmes, d’être plus connecté à ce monde, et d’avoir une clarté d’esprit et un but.
Y’a-t-il un film qui a changé votre existence ?
Je ne dirais pas nécessairement qu’il a changé ma vie, mais c’est le premier film qui m’a montré, communiqué avec moi et permis de voir la profondeur et la richesse de l’âme humaine dans un film. De me montrer ce dont le cinéma était capable. Les images, la musique, l’écriture, tout fonctionnait de manière fantastique. Ce film était "Trois couleurs : Bleu" de Krzysztof Kieslowski.
The 47th Ecumenical Jury of the 74th Cannes Film Festival is composed of three Catholic and three Protestant men and women who will discuss the films in the official competition during the two weeks of film festivities. At the end of the festival, the jury will choose a winner. This jury is chaired this year by Douglas P. Fahleson, whom we discover today.
Douglas P. Fahleson is a writer, director and producer. He has served on various SIGNIS and Ecumenical juries at international film festivals. He is also a film critic and has helped to organize a number of film evenings at local parishes throughout the Dublin region. He has been a SIGNIS Europe delegate since 2013 and was instrumental in helping to organize the global SIGNIS TV Seminar 2018.
Douglas, you have been appointed President of the Ecumenical Jury of the Cannes Film Festival, how will you carry out this mission ?
Our jury consists of 6 persons — three Catholic members from SIGNIS and three Protestant members from INTERFILM.
We have a general set of guidelines or criteria that helps guide our discussions. Our responsibility as Christians helps us focus on our shared humanity and to seek spirituality in the cinematic art form.
We look forward to experiencing some wonderful films at this year’s festival and to discussing and deliberating them at great length.
What role does cinema play in your life ?
Cinema is an important aspect in my life. I have directed many short films and documentaries but screenwriting is my main interest. Creating a compelling story from scratch is a difficult thing to do but when done well allows for a solid foundation to build the other aspects of a film around, such as cinematography, acting, directing, music, etc.
Festivals are wonderful opportunities to be exposed to a number of different stories from a variety of cultures around the world.
How do you think cinema invites spirituality ?
There is an incredibly long history of spirituality in art and music.
As we sit in a dark theatre experiencing a film we do this as individuals but also as a group. Our life path is different from those around us but we are connected as human beings. The power of cinema as an art form is the power of the human soul to not only communicate to us through the filmmaker but for each of us to be impacted by that communication in a slightly different way.
We all know that feeling when we exit a theatre having just seen a spiritually impactful film. It’s a feeling of becoming larger than ourselves, of being more connected to this world, and having clarity of mind and purpose.
Is there a film that changed your life ?
I wouldn’t necessarily say it changed my life but it was the first film that showed me, communicated with me, and allowed me to see the depth and richness of the human soul in a film. To show me what Cinéma was capable of. The visuals, the music, the writing all worked together fantastically. That film was “Three Colours : Blue” by Krzysztof Kieslowski.