Konstantin Terzis a étudié la direction de films, les sciences politiques et l’histoire à Athènes. Il travaille depuis vingt ans comme journaliste et critique de cinéma pour le quotidien AVGI d’Athènes. Membre à plusieurs reprises et dans divers festivals de jurys de la FIPRESCI, il rédige actuellement un ouvrage sur la politique et le cinéma.
Comment abordez-vous ce Jury œcuménique à Cannes ? Quelles sont vos attentes, espérances ?
En tant que critique de cinéma professionnel, c’est toujours un travail solitaire que d’estimer l’importance des films et d’écrire sur le sujet. C’est donc un plaisir particulier, une sorte de soulagement d’être dans une situation où l’on peut partager et échanger des idées sur les films avec des personnes douées d’une approche spirituelle de l’art cinématographique.
Comment le cinéma est entré dans votre vie ?
Je ne me souviens pas exactement. La seule chose dont je me souviens de mon enfance au sujet du cinéma, c’est que je n’arrêtais pas de demander à mes parents d’aller au cinéma depuis que je suis tout petit. Bizarre, je n’ai jamais eu d’explication logique à ça.
Quels sont les 3 films majeurs pour vous personnellement ?
Oh, c’est vraiment difficile. Je suppose que les préférences changent au cours de la vie. Je me souviens quand j’étais jeune, j’adorais les films d’Antonioni pour sa capacité à traduire en images l’aliénation dans la société moderne, l’aliénation avec les gens dont vous êtes proches, l’aliénation avec les gens que vous aimez et enfin et surtout avec le "vrai" soi.
C’est pourquoi j’ai toujours en tête son chef-d’œuvre "Professional Reporter".
J’ai aussi été choqué de la manière la plus positive par les films d’Andrei Tarkovsky. Je me souviens que j’ai été surpris par le film "Solaris" et sa capacité à apporter la spiritualité et les dilemmes éthiques dans un contexte narratif de science-fiction...
Et plus tard j’ai été profondément touché par le “Mirror”, également de Tarkovsky. C’est un film qui embrasse la capacité de chercher en soi et dans ses souvenirs, demandant une paix et une réconciliation difficiles....
De même, avez-vous un(e) réalisateur(rice) « coup de cœur » ?
Comme vous le comprenez probablement déjà, j’en ai deux, Antonioni et Tarkovsky, et j’espère vraiment en trouver un troisième dans ce festival.
Pour vous, comment définiriez-vous un bon film ?
C’est un film qui vous fait sortir de votre ordinaire et vous donne en même temps un sentiment de plénitude.
De quelle façon abordez-vous la question « spirituelle » ou « chrétienne » dans votre rapport au cinéma ?
Pour moi, la spiritualité comme forme de motivation éthique est le pouvoir qui fait bouger les choses dans ce monde. Pardonnez mon pessimisme, mais je pense qu’aujourd’hui nous avons désespérément besoin de spiritualité.
Konstantin Terzis has studied film direction, political science and history in Athens and is working for the last 20 years as a journalist and film critic of the daily AVGI of Athens. Member of FIPRESCI juries in various festivals during the past, he is for the moment is working for a coming book “Politics and Cinema”.
How do you approach this Ecumenical Jury in Cannes ? What are your expectations, hopes and expectations ?
Being a professional film critic, it is always a lonely work to estimate the importance of films and write about. So it is a special pleasure, a kind of relief to be in a situation that you can share and exchange ideas about films with people who are gifted with a spiritual approach to the art of film making.
How did cinema get into your life ?
I cannot remember exactly. The only think I remember from my childhood about cinema is that I was keep asking my parents to go to the cinema from the time I was a little child. Strange, never had a logical explanation about that.
What are the 3 major films for you ?
Oh, this is really a difficult one. I guess preferences change in the course of life. I remember when I was young I loved Antonioni`s films for his ability to translate in images the alienation in modern society, alienation with the people you are close, alienation with the people you love, and finally and most importantly with your “true” self.
That’s why I always have in mind his masterpiece “Professional Reporter”.
Also I was shocked in the most positive way with the films of Andrei Tarkovsky. I remember I was surprised film “Solaris” and his ability to bring spirituality and ethical dilemmas in a science fiction narrative context….
And later I was touched deeply by the “Mirror”, also from Tarkovsky. It is a film who embraces the ability to search in yourself and your memories, asking for a difficult peace and reconciliation.
Similarly, do you have a "favorite" director ?
As you probably understand already, I have two, Antonioni and Tarkovsky, and I really hope to find in this festival a third one.
What do you think a good film is ?
It’s a film that send you out of your ordinary course and give you a sense of fulfillness at the same time.
How do you approach the "spiritual" or "Christian" dimension in your relationship with cinema ?
For me, spirituality as the form of ethical motivation is the power that makes things to move in this world. Forgive my pessimism, but I think today we are in desperate need for spirituality.