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Le Roman de Jim

Cannes Première
Le Roman de Jim

Nationalité : France
Genre : Comédie dramatique
Durée : 1h 41min
Date de sortie : 14 août 2024
Réalisateur : Jean-Marie Larrieu, Arnaud Larrieu
Acteurs principaux : Karim Leklou, Laetitia Dosch, Noée Abita

Aymeric retrouve Florence, une ancienne collègue de travail, au hasard d’une soirée à Saint-Claude dans le Haut-Jura. Elle est enceinte de six mois et célibataire. Quand Jim nait, Aymeric est là. Ils passent de belles années ensemble, jusqu’au jour où Christophe, le père naturel de Jim, débarque... Ça pourrait être le début d’un mélo, c’est aussi le début d’une odyssée de la paternité.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Pour une fois, le désir n’est pas au centre du nouveau film des frères Larrieu Le roman de Jim et il ne se déroule pas sur 3 jours - comme c’est le cas habituellement - mais sur 25 ans.
Adapté de l’œuvre éponyme de Pierric Bailly, le film est construit autour d’une famille recomposée et des liens qui se créent, mais aussi de l’imposture. « Un mensonge originel », mais « pour le bien de tous, pour lui, pour nous, pour toi » comme le présente Florence à Aymeric. Doit-on dire la vérité ou la cacher au risque de tout gâcher ?
Ce film magnifique et poignant raconte la trajectoire d’une paternité complexe, avec un père qui donne tout au-delà du raisonnable, qui va souffrir et refaire sa vie. Le film nous interroge : qu’est-ce qu’un père ? Peut-on partager la paternité ? C’est cette question qui est au cœur du film. Elle est remarquablement posée par le petit garçon qui demande : « c’est qui alors mon papa ? ».
Ce long-métrage évoque aussi le temps qui passe où les êtres se perdent et se retrouvent, ainsi la séquence de retrouvailles pudiques entre Aymeric et Jim, où la notion de pardon devient essentielle et la réconciliation déchirante.


Le roman de Jim nous plonge dans l’enfance et la jeunesse d’un enfant du Jura qui découvrira la singularité de son origine au fur et à mesure de l’évolution des relations entre ses parents. La question de la vérité est au centre de ce film fort et dense, ainsi que celle du sens des mots. Les frères Larrieu nous proposent une véritable réflexion sur la paternité. Qui est réellement le père ? Est-ce celui qui élève l’enfant et est appelé papa, même s’il n’y a pas d’adoption juridique ? Ou le géniteur, réapparu à la suite d’un drame dans sa propre famille et revendiquant une place dans le cœur de l’enfant et de la mère ?
On les suit tous deux, dans la recherche d’un compromis pour que chacun trouve une place au début puis on assiste à l’éjection de celui qui paraît de trop. La mère, quant à elle, toujours dans la fuite de la vérité pour se protéger elle-même, se réfugie dans les mensonges auprès de son fils et dans la manipulation.
Progressivement l’on assiste au chemin vers une réconciliation entre le père et le fils, avec ses hauts et ses bas, grâce à la parole qui se libère et la vérité qui se dégage enfin.