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Grand Tour

Compétition Officielle
Grand Tour

Nationalité : France, Italie, Portugal
Genre : Aventure, Comédie dramatique
Durée : 2h 08min
Date de sortie : Prochainement
Réalisateur : Miguel Gomes
Acteurs principaux : Gonçalo Waddington, Crista Alfaiate, Teresa Madruga

Rangoon, Birmanie, 1917. Edward, fonctionnaire de l’Empire britannique, s’enfuit le jour où il devait épouser sa fiancée Molly. Déterminée à se marier, Molly part à la recherche d’Edward et suit les traces de son Grand Tour à travers l’Asie.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

On pourrait presque séparer ce long métrage en deux parties mais l’art scénique les réunit.
La première partie suit les tribulations asiatiques d’Edward, fonctionnaire britannique en Birmanie à Rangoon.
De la seconde partie jaillit la talentueuse Crista Alfaiate, qui interprète la fiancée Molly à la recherche de son futur mari Edouard, qui lui fuit sa fiancée. Edward est lâche et veule, Molly est fidèle et déterminée.
La voix off, en décalé par rapport aux situations vécues par les deux protagonistes, donne l’occasion de se délecter dans un voyage à travers l’Asie, ses paysages, ses villes, ses spectacles, ses théâtres d’ombres, ses chants, ses coutumes, son fleuve Mekong et sa brume poétique.
Ce superbe film du talentueux réalisateur portugais Miguel Gomez est en noir et blanc comme pour mieux rendre l’ambiance coloniale de 1918.


Miguel Gomes livre une oeuvre impressioniste et baroque à la fois, en petites touches et détails choisis, mélangeant les genres, les époques, les décors naturels et en studio, pour le grand bonheur du Cinéma. Même la voix off est décalée par rapport aux images et une musique détonnante parfois les accompagne. Les intermèdes en couleur donnent peut-être une clé artistique avec cette légende birmane du voyageur écarté de sa princesse par la géante de la forêt.
C’est la surprise de cette mise en scène à priori classique traitant d’un thème désuet : l’errance au temps des colonies dans une Asie mystérieuse. Le spectateur consentant passe de l’histoire romantique d’une course poursuite de l’amour aux anachronismes volontaires, de la beauté nostalgique d’un passé fantasmé aux situations parfois drôles, comme le rire de Molly est à la fois irritant et touchant. Dans le fond nous savons que le plaisir est dans le lâcher-prise, pour suivre cette aventure artistique là où elle voudra bien nous emmener.


C’est un Grand Tour en Asie du Sud-Est (Birmanie, Indonésie, Vietnam, Thaïlande, Japon, Chine), que nous fait partager le réalisateur Miguel Gomes. L’histoire se déroule dans un noir et blanc somptueux : des villes embrumées par la pollution ou par l’humidité qui remontent, de la neige éclatante près des montagnes du Tibet, des immeubles cubes et des forêts de bambous à perte de vue. Le réalisateur mélange le passé et le présent, les années 1920 et celles de 2020, dont certaines de ces dernières en couleur montrent l’imaginaire à travers la culture asiatique : des marionnettes à fils, des ombres chinoises, une grande roue mécanique de fête foraine poussée par des hommes. L’anachronisme est présent aussi avec des téléphones portables et des scooters. Les deux principaux personnages, Edward et Molly, avec son rire stupide, vont se suivre en empruntant les mêmes routes, les mêmes chemins, les mêmes fleuves, sans jamais se rencontrer. Une voix off raconte l’histoire et la musique envahit l’espace.