Nationalité : Chili, Argentine, France
Genre : Drame
Durée : 1h 37min
Date de sortie : 9 mai 2023 en VOD
Réalisateur : Felipe Gálvez Haberle
Acteurs principaux : Sam Spruell, Mark Stanley, Mishell Guaña
Terre de Feu, République du Chili, 1901. Un territoire immense, fertile, que l’aristocratie blanche cherche à « civiliser ». Trois cavaliers sont engagés par un riche propriétaire terrien, José Menendez, pour déposséder les populations autochtones de leurs terres et ouvrir une route vers l’Atlantique. Sous les ordres du lieutenant MacLennan, un soldat britannique, et d’un mercenaire américain, le jeune métis chilien, Segundo, découvre le prix de la construction d’une jeune nation, celui du sang et du mensonge.
(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)
25 mai 2023
Sous la forme d’un western, ce film nous raconte le génocide des Indiens en Patagonie chilienne par les Espagnols au début du XXème siècle. Avec ce premier long-métrage divisé en quatre parties dont les titres, comme celui du film, s’inscrivent à chaque fois en immenses caractères rouges (le roi de l’or blanc, le métis, la terre du bout du monde, le cochon rouge), le réalisateur veut montrer ce qui s’est réellement passé. Une expédition de trois personnes est envoyée par le propriétaire terrien au bout de ces terres pour ouvrir une voie sur l’Atlantique. On découvre à travers des paysages désertiques tournés en panoramique, les terres incultes de la Patagonie. La férocité des blancs, leur sauvagerie et leur racisme sont présents tout au long du film. Il faut civiliser ce bout de terre. Les indiens Onas doivent en être éliminés. Cette cruauté est montrée à la fois dans le mépris et l’esclavage des métis, mais aussi dans la tuerie d’une communauté indienne. Les paysages ne peuvent pas nous faire oublier la déshumanisation des peuples autochtones. Le réalisateur va évoquer cette extermination du côté des vaincus et non des vainqueurs.
24 mai 2023
Felipe Gálvez convoque le genre du western pour mettre en scène le massacre de la tribu Onas, native de la Terre de Feu. Et pour montrer comment l’histoire chilienne s’est, sur cette question, d’abord construite sur un génocide et son déni. Là s’arrête le contenu historique.
La caméra s’attarde sur les paysages désertiques et infinis, une splendeur, au milieu desquels chevauchent trois cavaliers. Musique imposante pour souligner l’ambiance des confins de la terre. Gros plans sur les visages burinés, souffrants, violents. Ces colons, propriétaires ou hommes de main sont ici de la pire espèce, notre héros – le lieutenant – trop antipathique… le spectateur n’en trouvera aucun pour racheter les autres ! Segundo les accompagne, employé métis et taiseux. Il est l’observateur horrifié par le massacre de son peuple, mais terrifié par ceux qu’il sert. Il faudra donc se contenter de son silence en guise de révolte.
Un film prenant, mais qui pèche par un côté caricatural.
