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Le Syndrome des Amours Passés

The (Ex)perience of Love
Semaine de la Critique
Le syndrome des amours passées

Nationalité : Belgique, France
Genre : Comédie, Fantastique
Durée : 1h 29min
Date de sortie : Prochainement
Réalisateur : Ann Sirot,
Raphaël Balboni
Acteurs principaux : Lucie Debay, Lazare Gousseau, Florence Loiret-Caille

Rémy et Sandra n’arrivent pas à avoir d’enfant car ils sont atteints du “Syndrome des Amours Passées”. Pour guérir, il n’y a qu’une seule solution : il doivent recoucher une fois avec tou.te.s leurs ex.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Recoucher avec ses ex-partenaires pour pouvoir faire un enfant ? Voilà le traitement qu’un chercheur en médecine propose à ce jeune couple infertile. Cette proposition nous apparaît invraisemblable mais pourtant Sandra et Rémy vont devoir s’atteler à la tâche. Mais cette (s)expérience sera semée d’embûches et d’accrochages. Le premier accroc sera justement avec ce magnifique plan où l’un et l’autre ont accroché des Polaroïd de leurs anciennes conquêtes sur un mur blanc, de pureté. Mais Sandra, une belle jeune femme, a beaucoup plus profité que Rémy et le déséquilibre se fait vite ressentir...
Le couple casse ainsi les codes de la relation amoureuse et s’embarque dans de sublimes numéros oscillant entre la danse et le cirque. En effet, plutôt que de nous montrer crûment l’accumulation des scènes de sexe, les réalisateurs (en couple à la ville d’ailleurs...) ont décidé de magnifier les corps dans des parties de jambes en l’air subliment chorégraphiées.
L’amour sera-t-il plus fort que le sexe ? Ann Sirot et Raphaël Balboni y répondent parfaitement dans un épilogue plus que réjouissant et reposent ainsi au spectateur la véritable question du couple moderne.


De l’incapacité à procréer – a priori douloureuse –, les belges Ann SIROT et Raphaël BALBONIE, pour leur second long-métrage, (re)tirent une comédie pétillante. Le syndrome évoqué et sa thérapie (renouer au lit au moins une fois avec tous ses ex-partenaires) sont pure fantaisie, revendiquée aussi par l’onirisme des séquences floutées, parfois ralenties, suggérant les retrouvailles ’conclues’ entre Sandra, Rémy et leurs ’ex’.
Mais c’est surtout le comique de situation qui prime : révélation d’une criante inégalité d’(ex)périences entre Rémy (Lazare GOUSSOT, très convaincant dans la gaucherie) et Sandra (Lucie DEBAY), vaudevillesque rencontre à trois dans une chambre d’hôtel, méprise lors d’une ’soirée’ avec masques d’animaux, points d’étape studieusement inscrits au feutre sous la guirlande des photos d’ex-partenaires affichées sur un mur du logement…
Jusqu’au dénouement célébrant la famille sans négliger l’inattendu, le film prône un joyeux hédonisme, un brin subversif mais qui, pour citer l’une des productrices, « donne envie d’aimer [...] Par les temps qui courent, cette humanité est extrêmement précieuse. »


Avec ce second long-métrage, et dans la même veine que le très réussi Une vie démente, l’inventivité, la folie douce et la fantaisie d’Ann Sirot et Raphaël Balboni réalisateurs belges nous enchantent une nouvelle fois.
Ce film est une comédie sentimentale drôle et pétillante, avec une situation initiale amusante et cocasse, des intrigues et des jeux de pistes fascinants, pour un sujet original avec un titre bien intrigant. En remontant le fil de leur histoire, nos deux protagonistes se découvrent/se redécouvrent dans cette comédie rafraîchissante et décalée.
Avec une mise en scène à la fois minimaliste et ingénieuse pour mieux traduire les gênes, les questionnements et les explorations en tous genres, les deux réalisateurs analysent de façon intéressante la fragilité du couple et des peurs qui, souvent, nous habitent dans nos relations à l’autre. Comment résister aux tentations, comment poser ses limites, comment exprimer ses peurs, comment rester unis dans les difficultés ?