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Goodbye Julia

Un certain regard
Goodbye Julia

Nationalité : Soudan, Suède
Genre : Drame
Durée : 2h 00min
Date de sortie : Prochainement
Réalisateur : Mohamed Kordofani
Acteurs principaux : Siran Riak, Ger Duany, Eiman Yousif

À la veille de la division du Soudan, Mona, ex-chanteuse nord-soudanaise, cherche à se racheter d’avoir accidentellement causé la mort d’un homme sud-soudanais, en engageant sa femme comme domestique.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

L’histoire se déroule au moment de la sécession du Sud-Soudan. Cet événement a poussé Mohamed Kordofani à écrire ce film comme un appel à la réconciliation. L’équipe mêle des personnes issues des deux communautés.
Laissant la politique en arrière-plan, le réalisateur déploie son plaidoyer dans la sphère familiale. Là se cristallisent les effets néfastes des barrières déchirant la société soudanaise en lambeaux disjoints : arabes du Nord et sudistes, musulmans et chrétiens, hommes et femmes, patrons et domestiques. A une première séquence tendue, nerveuse, violente, menant au drame, succède le sobre récit de la quête de pardon de Mona, hantée par une menace diffuse.
Les femmes sont au premier plan, ébranlées mais pourtant courageuses et fortes. Pour le mari de Mona le foyer est un refuge à défendre à tout prix. Pour elle, il devient une prison sans musique, sans vie. Julia, de son côté, n’en a plus… C’est pourtant en vivant côte à côte que les barrières s’estompent. Et si la vérité redoutée menait vers la liberté ?


Nous sommes en 2011, à la veille du référendum pour l’indépendance du Sud Soudan. Dans son film, aux couleurs et photographies magnifiques, c’est à travers le portrait de deux femmes appartenant à chacune des communautés qui s’affrontent que Mohamed Kardofani nous parle de son pays « le Soudan qui souffre de racisme, de tribalisme, de préjugés ». Mona est musulmane originaire du nord, Julia est catholique originaire du sud.
Deux familles qu’un drame va ébranler, amenées à cohabiter. Au cœur de leur foyer, chacune souffre du vide et du manque : l’une privée d’enfant et d’exercice de sa passion du chant, l’autre privée de mari et de maison.
Figures de femmes fortes qui aspirent à être libres. À petits pas, elles vont se rapprocher, se découvrir, se soutenir. Liens fragiles qu’un secret peut détruire mais qui nous laissent malgré tout entrevoir l’espoir de reconstruction et de paix.
Ce film est un plaidoyer pour le Soudan.


C’est le premier film soudanais invité dans la section Un certain regard du Festival de Cannes, il ressemble à une intrigue de tragédie grecque dans un contexte géopolitique brûlant. « J’ai le cœur brisé… j’ai eu l’impression d’avoir pris un portrait de Khartoum avant qu’il ne soit détruit » dit Mohamed Kordofani à propos de son magnifique film de réconciliation et de paix pour son pays qui se retrouve une fois de plus en pleine guerre : le Soudan.
Ce long-métrage évoque l’histoire politique du Soudan, la masculinité héritée dans cette société, mais aussi d’une amitié entre ces deux femmes que tout oppose : l’origine, la couleur de peau, la classe sociale, la famille.
Ce film montre bien le racisme entre le Nord et le Sud du Soudan qui souffre de tribalisme, de racisme et de préjugés.
Un élément fort de cette œuvre : un militant du Mouvement populaire de libération du Soudan, qui a perdu toute sa famille dans la guerre, explique à Julia qu’il a déjà pardonné aux autres, mais qu’il ne peut pas faire la paix, parce que pour la paix, il a besoin de l’autre.