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Close

Compétition Officielle
Close

Nationalité : Belgique France Pays-Bas
Genre : Drame
Durée : 1h45
Date de sortie : 2022
Réalisateur : Lukas Dhont
Acteurs principaux : Eden Dambrine, Igor Van Dessel, Emilie Dequenne, Léa Drucker, Kevin Janssens

Léo et Rémi, 13 ans, sont amis depuis toujours. Jusqu’à ce qu’un événement impensable les sépare. Léo se rapproche alors de Sophie, la mère de Rémi, pour essayer de comprendre…


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Close  : un titre court mais poignant, signifiant de manière antinomique à la fois proche et aussi fermé. Ce mot résonne tout au long du film où l’on suit l’idylle naissante à peine suggérée entre deux jeunes adolescents qui se cherchent. Ils sont en effet toujours très proches mais pourtant fermés à cause des ’qu’en-dira-t-on’ du collège. L’homosexualité n’est jamais citée, mais pourtant elle semble bien faire écho à ces deux êtres en pleine croissance. Eden Dambrine campe un personnage d’une justesse implacable et nous touche à chaque regard et dialogue prononcé. L’adolescence apparaît ici non comme une épreuve mais comme une étape à franchir dont Léo gravit les marches à échelle grand V. Lukas Dhont nous avait bouleversés avec son film précédent Girl, lauréat de la Caméra d’or, et il vient cette fois-ci nous plonger dans une histoire touchante mais qui ne tombe jamais dans le pathos. Il filme au plus près ses comédiens et nous nous attachons à chacun d’eux, aussi bien dans leurs moments de doute que dans leurs moments de joie.
Close restera mon plus beau souvenir de ce festival et j’espère qu’il bouleversera
le cœur de tous ses futurs spectateurs, autant qu’il m’a bouleversé...


Léo et Rémi sont plus que des amis, ce sont quasiment des frères. Mais à l’école cette proximité fait l’objet de moqueries et Léo en souffre. Il décide alors de se viriliser : il fréquente d’autres garçons et joue au hockey sur glace. De fait, il s’éloigne de son ami, plus doux et musicien. A un âge où la pudeur des sentiments domine, Rémi n’ose pas exprimer la détresse qui le submerge, jusqu’à la tragédie... Léo porte en lui un sentiment de culpabilité qu’il n’ose pas exprimer. Une douleur vive le contraint. Il ne s’en libérera que lorsque la mère de Rémi lui accordera son pardon : laissant son passé derrière lui, il pourra reprendre sa marche vers l’avenir.
Le film se concentre essentiellement sur les personnages – qui sont filmés en gros plans ou plans rapprochés – afin de pouvoir lire leurs émotions et déchiffrer leurs combats et questionnements internes. La caméra les suit de près et nous offre le point de vue subjectif de Léo qui apprend à grandir dans la douleur. L’émotion est d’autant plus forte que le film exprime une intimité toute en délicatesse et subtilité.


Lukas Dhont avait été récompensé en 2018 par la Caméra d’Or et le prix FIPRESCI à Cannes pour son premier long-métrage Girl. Il se penche dans ce film Close sur la quête de l’identité qui se construit dans le regard des autres ; ce regard est celui d’adolescents qui cherchent à déstabiliser une amitié d’enfance si intense, si proche, si « close ». Devant le drame qui s’ensuit, le réalisateur montre la difficulté à s’exprimer et en particulier à exprimer ce que l’on ressent pour sortir de l’enfermement « close » de la souffrance et de la culpabilité que seul le pardon peut réparer.
Pas de pathos dans ce film, mais une grande pudeur qui bouleverse et surtout des images d’une force et d’une beauté saisissante, que ce soient les superbes visages de ces enfants ou le décor lumineux des champs de fleurs colorées.