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Where is Anne Frank !

Où est Anne Frank !
Hors Compétition
Where is Anne Frank

Nationalité : Israélien
Genre : Animation, Drame, Biopic, Historique
Durée : 1h39
Date de sortie : 24 novembre 2021
Réalisateur : Ari Folman
Acteurs principaux : Emily Carey, Ruby Stokes, Sebastian Croft

Kitty, l’amie imaginaire d’Anne Frank à qui était dédié le célèbre journal, a mystérieusement pris vie de nos jours dans la maison où s’était réfugiée Anne avec sa famille, à Amsterdam, devenue depuis un lieu emblématique recevant des visiteurs du monde entier. Munie du précieux manuscrit, qui rappelle ce qu’Anne a vécu il y a plus de 75 ans, Kitty se lance à sa recherche en compagnie de son nouvel ami Peter, qui vient en aide aux réfugiés clandestins ; elle découvre alors sidérée qu’Anne est à la fois partout et nulle part. Et dans cette Europe différente, désormais aux prises avec de nouveaux enjeux majeurs, Kitty trouvera le moyen de redonner au message d’Anne Frank sens, vie et espoir…


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Le titre du film Where is Anne Frank n’est pas une question. Tout le monde sait qu’Anne Frank est morte en 1945 au camp d’extermination de Bergen-Belsen. Tout le monde sauf Kitty, l’amie imaginaire à qui elle s’adresse dans son journal. Et voilà que cette dernière prend vie dans le nouveau film d’animation du réalisateur israélien Ari Folman. Kitty part à la recherche d’Anne qui est à la fois nulle part et partout présente dans la ville d’Amsterdam. Un jeune marginal, voleur de touristes de son état, va l’assister dans cette quête. Il aide aussi les réfugiés d’aujourd’hui à se cacher dans la ville. Le parallèle est ainsi fait entre la situation des Juifs hier et celle des migrants aujourd’hui. Le passé et le présent se mêlent dans d’incessants flashbacks et la féerie des images font revivre Ann Frank et son histoire. L’univers est pourtant très sombre aujourd’hui comme hier, même si la police hollandaise est bien plus humaine que les soldats nazis parodiés en Dark Vador anonymes derrière des masques. Le titre du film n’est pas une question et pourtant il y a une réponse : « I am here » semble dire Anne Frank de sa voix céleste pour protéger les migrants. Bien sûr le film n’échappe pas aux bons sentiments mais il a avant tout un but éducatif. Sa mission accomplie, Kitty disparaît et redevient un personnage imaginaire sous la plume d’une enfant martyre.


Le réalisateur de Valse avec Bachir nous propose, dans son nouveau film d’animation, de nous questionner de manière actualisée sur la question de la transmission des douloureuses pages d’histoire, pour ne jamais oublier.
Comment garder en mémoire les événements de la Shoah ? Comment faire mémoire sans figer dans un musée ? Comment interpeller jeunes et moins jeunes pour que la folie destructrice des hommes ne se reproduise pas ?
Le réalisateur choisit de « tricoter » l’histoire d’Anne Frank et son amie imaginaire, avec l’indignité faite aux migrants. Un travail de scénario très construit permet cette actualisation et les allers-retours entre passé et présent.
La qualité artistique apportée aux décors extérieurs est à souligner ainsi que de belles trouvailles d’animation pour passer d’un monde à l’autre, d’une époque à une autre. On appréciera tout particulièrement la poésie qui permet à Kitty, l’amie imaginaire d’Anne Frank destinataire du célèbre journal, de prendre corps.


De prime abord, l’originalité du film par rapport au fameux journal d’Anne Frank, réside dans le personnage de Kitty, l’amie imaginaire à laquelle il était adressé, et qui prend vie aujourd’hui. Elle se lance à la recherche d’Anne avec son nouvel ami Peter – qui vient en aide aux réfugiés clandestins.
Where is Anne Frank rend hommage au livre, comme vecteur de témoignage de l’histoire, et ici en particulier, des atrocités de la Shoah.
Mais Ari Folman va encore plus loin. En adaptant le message du journal sur l’accueil qui peut sauver des vies, il nous interpelle sur la question particulièrement sensible et actuelle de l’immigration. C’est le second sens du titre du film.
Soulignons le superbe graphisme, doté d’une grande puissance évocatrice (mention spéciale à la représentation démoniaque des nazis). L’animation fait montre d’une remarquable créativité, qui contribue à la magie du film.