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Une jeune fille qui va bien

Semaine de la Critique
Une jeune fille qui va bien

Nationalité : France
Genre : Drame Historique
Durée : 1h38
Date de sortie : 26 janvier 2022
Réalisateur : Sandrine Kiberlain
Acteurs principaux : Rebecca Marder, André Marcon, Anthony Bajon

Irène, jeune fille juive, vit l’élan de ses 19 ans à Paris, l’été 1942. Sa famille la regarde découvrir le monde, ses amitiés, son nouvel amour, sa passion du théâtre… Irène veut devenir actrice et ses journées s’enchaînent dans l’insouciance de sa jeunesse.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Sandrine Kiberlain fait le pari culotté de raconter la vie d’une jeune fille juive dans le Paris de 1942, sans mettre en scène la montée des menaces. Or nous spectateurs, nous savons comment se termine l’histoire pour les Juifs, même français, même obéissants des lois qui leur font inscrire Juif sur leur papiers d’identité ou rapporter leurs radios ou leurs vélos à la mairie. Tenus en haleine par cette ironie dramatique, nous regardons danser l’insouciante Irène au bord de l’abîme. Irène, incarnée de façon magistrale par la jeune Rebecca Marder, rêve de devenir comédienne et vit, avec ses camarades, dans la fiévreuse préparation du concours du Conservatoire, comme si Marivaux avait le pouvoir de les préserver de la peur et de l’angoisse. Éclatante d’énergie et d’optimisme, elle se confronte aux interrogations et découvertes de son âge, soutenue par une grand-mère rebelle et compréhensive, entourée de la tendresse bourrue de son père et de son frère. Le casting, formidable, est au service de ces personnages très finement ciselés. Et la fin, très « cut », nous laisse le souffle coupé.