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Tromperie

Deception
Tromperie

Nationalité : France
Genre : Drame, Romance
Durée : 1h45
Date de sortie : 8 décembre 2021
Réalisateur : Arnaud Desplechin
Acteurs principaux : Léa Seydoux, Denis Podalydès, Emmanuelle Devos

Le film est présenté en séance spéciale sous le label Cannes Première.

Adaptation de Tromperie (Deception) de Philip Roth (1994).

Londres - 1987. Philip est un écrivain américain célèbre exilé à Londres. Sa maîtresse vient régulièrement le retrouver dans son bureau, qui est le refuge des deux amants. Ils y font l’amour, se disputent, se retrouvent et parlent des heures durant ; des femmes qui jalonnent sa vie, de sexe, d’antisémitisme, de littérature, et de fidélité à soi-même…


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

La seule chose dont nous soyons vraiment sûrs, c’est que l’écrivain américain Philip Roth a écrit un livre intitulé Tromperie et que le réalisateur français Arnaud Desplechin en a fait un film. Pour ce qui est du reste, la frontière entre réalité et imagination paraît ténue. Philip a deux obsessions : les femmes et le fait d’être juif. Il ressent une certaine culpabilité car il est d’une génération qui n’a pas fait la guerre, et qu’il est un juif américain qui n’a pas souffert ni connu l’exil. D’où son attirance pour les pays de l’Est et les gens qui ont dû fuir la dictature communiste pour se réfugier à l’Ouest. Philip est un auteur mais avant tout un écouteur. Il aime entendre les femmes, ses maîtresses, parler de leur vie. Il les bombarde de questions et prend des notes, qui deviendront bientôt des récits. Tromperie est divisé en 12 chapitres et nous raconte 3 histoires différentes, sans lien entre elles, qui correspondent à 3 romans, semble-t-il. Le film est très parlant, avec de nombreux dialogues et monologues fournis, et empreint d’intertextualité. Il offre même à Philip un vrai procès kafkaïen. Accusé de sexisme et de misogynie par un contingent de femmes, son obsession sexuelle éclate au grand jour. L’épilogue semble nous dévoiler la vérité mais le spectateur reste circonspect. Car qui trompe qui ? Philip trompe-t-il sa femme ou son lecteur ? Les relations entre un auteur et ses personnages sont décidément un casse-tête impénétrable.