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Luaneshat et kodrës

La Colline où rugissent les lionnes
Quinzaine des Réalisateurs
Luaneshat e Kodrës

Nationalité : France
Genre : Drame
Durée : 1h24
Date de sortie : Prochainement
Réalisateur : Luàna Bajrami
Acteurs principaux : Flaka Latifi, Uratë Shabani, Era Balaj, Andi Bajgora, Luàna Bajrami

Quelque part au Kosovo, dans un village isolé, trois jeunes femmes voient étouffer leurs rêves et leurs ambitions. Dans leur quête d’indépendance, rien ne pourra les arrêter : le temps est venu de laisser rugir les lionnes.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Dans ce premier film prometteur, Luana Bajrami montre une jeunesse du Kosovo avide de choisir son futur et de s’épanouir librement, mais dont les espoirs finissent progressivement par être brisés par les carcans imposés par la famille, la société, ou le contexte politique.
Cette soif de la jeunesse n’existe-t-elle pas de façon universelle, à des degrés divers ?
Le film interroge aussi sur les dérives qui guettent une jeunesse désœuvrée, découragée, et insuffisamment écoutée et encadrée.
L’utilisation du scope dévoile de belles collines du Kosovo où malgré tout, les lionnes, qui déploient une superbe énergie, se sentent en cage. Belle équipe aussi, bien dirigée. On peut regretter toutefois, une certaine lenteur dans le rythme, et un étaiement que le sujet mériterait. La brutalité de l’image finale laisse le spectateur sur une note de perplexité.


« Oh colline, tu m’as vu naître, tu m’as vu grandir, depuis ton sommet tu me verras mourir ». Dès la première séquence nous faisons connaissance avec les trois lionnes sur leur colline avec un sublime panorama de la nature environnante ; trois lionnes, qui sont pour l’instant dans une cage et qui ne désirent que s’en échapper. Elles resteront le centre de gravité du film. Leurs rugissements deviennent de plus en plus forts après la découverte de leur refus d’entrée à la faculté. Or la faculté représente l’indépendance, l’autonomie, l’ouverture à une autre vie, à de nouvelles découvertes, à leur émancipation, la possibilité de quitter un pays sans perspectives d’avenir et dans lequel les droits des femmes sont loin d’être acquis.
Ont-elles réellement un plan de vie ? Ce qui est sûr, c’est que ces trois lionnes inséparables sont la représentation d’une jeunesse actuelle qui désire s’affranchir à tout prix des traditions (le mariage, la situation de la femme dans la société, le poids du carcan familial et surtout patriarcal, la future responsabilité du salon de coiffure des parents…). Pour se libérer elles n’hésiteront pas à devenir des voleuses, des braqueuses mais à quel prix ?