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Clara Sola

Quinzaine des Réalisateurs
Clara sola

Nationalité : Suède Costa Rica Belgique U.S.A. Allemagne
Genre : Drame
Durée : 1h46
Date de sortie : Prochainement
Réalisateur : Nathalie Álvarez Mesén
Acteurs principaux : Wendy Chinchilla

Dans un village reculé du Costa-Rica, une femme de 40 ans renfermée sur elle même, entreprend de se libérer des conventions religieuses et sociales répressives qui ont dominé sa vie, la menant à un éveil sexuel et spirituel.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Maintenue loin des soins qui répareraient son dos tordu, par une mère sans doute aimante mais décidée à « la rendre à Dieu telle qu’Il la lui a donnée », Clara accepte les limites qu’on lui impose et le rôle qu’on lui fait jouer, celui de l’infirme sans doute diminuée mentalement, mais douée par la grâce de la Vierge de mains miraculeuses et guérisseuses. Son seul refuge, les animaux – de Yuka, la jument blanche à Ofrid, hanneton vivant sur la table de nuit -, car Clara nomme les gens et les animaux, leur donne à chacun un nom secret (le sien est Sola).
Le film parle de l’émancipation de cette héroïne hors normes, refusant l’obscurantisme et l’hypocrisie, dans une narration elliptique d’une efficacité absolue. Peu de psychologie. Aucun bavardage. Et pourtant nous plongeons dans l’intime des émotions de Clara dont nous voyons, sous le silence et le sourire, naître et croître la révolte (il faut saluer la prestation éblouissante de Wendy Chinchilla).
Tout est dans la beauté des images et l’approche sensorielle d’une nature magnifiée par les vols de lucioles ou la touffeur luxuriante de la forêt proche, l’éloquence des corps – celui de l’actrice danseuse de formation si parlant dans la retenue de sa gestuelle - l’entrée en scène des éléments fondamentaux, la terre qui tremble, l’eau lustrale de la rivière et le feu vengeur.
Un film singulier, habité, original, tout entier inscrit dans le réalisme magique de l’Amérique du Sud.