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Benedetta

Compétion Officielle
Benedetta

Nationalité : France, Pays-Bas
Genre : Drame Historique
Durée : 2h6
Date de sortie : 9 Juillet 2021
Réalisateur : Paul Verhoeven
Acteurs principaux : Charlotte Rampling, Virginie Efira, Hervé Pierre, Lambert Wilson, Olivier Rabourdin

Au 17ème siècle, alors que la peste se propage en Italie, la très jeune Benedetta Carlini rejoint le couvent de Pescia en Toscane. Dès son plus jeune âge, Benedetta est capable de faire des miracles et sa présence va changer bien des choses dans la vie des sœurs.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

C’était l’un des films les plus attendus sur la Croisette. Ce film qui a déjà fait couler tellement d’encre, s’ouvre comme un choc. « La Sainte Vierge fait tout ce que je lui demande » dit Benedetta enfant, alors qu’elle est en voyage avec sa mère et son père. A l’origine de ce film, un livre de Judith C.Brown Sœur Benedetta entre sainte et lesbienne.
Paul Verhoeven a toujours développé l’idée que les éléments primordiaux qui constituent la civilisation demeurent le sexe, la violence et la religion. Ce qu’il ne manque pas de traiter dans son dernier film. Sidérant, dérangeant, baroque, se prêtant à plusieurs niveaux de lecture, Benedetta se situe dans la lignée de La chair et le sang réalisé par Paul Verhoeven en 1985. Une fois de plus, Paul Verhoeven confronte les femmes à toutes sortes d’agressions.
Paul Verhoeven propose à travers Benedetta une vision du XVIIème siècle érotique, facétieuse, politique. On voit dans le film la prégnance grandissante de la hiérarchie cléricale, la place de l’Eglise et le questionnement sur la foi, la relation entre le politique et le religieux. La notion de péché, qui concerne chaque personnage de ce film, est au cœur de cette œuvre. D’un point de vue cinématographique, ce film est remarquable.


Sœur Benedetta est ambigüe et bicéphale, à la fois sainte et manipulatrice. Elle réussit à jouer de ses visions mystiques pour monter un stratagème, prendre le pouvoir et détruire les prélats intolérants, frelatés et pervertis de l’église italienne du XVIIème siècle.
Paul Verhoeven n’en profite-t-il pas pour dénoncer l’intolérance de l’Eglise en général face à l’homosexualité, tandis qu’il fait le portrait d’une femme pouvant appartenir à n’importe quelle génération ?
Quoiqu’il en soit, il réalise une mise en scène grandiose, servie par des acteurs de haut vol, comme Virginie Efira, Charlotte Rampling ou Lambert Wilson, le tout embrasé de chœurs monastiques éblouissants de beauté.