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Vivarium

Semaine de la Critique
Vivarium

Nationalité : Irlande Belgique Danemark
Genre : Thriller Science fiction
Durée : 1h37
Date de sortie : 2018
Réalisateur : Lorcan Finnegan
Acteurs principaux : Imogen Poots, Jesse Eisenberg, Eanna Hardwicke, Jonathan Aris, Senan Jennings

A la recherche de leur première maison, un jeune couple effectue une visite en compagnie d’un mystérieux agent immobilier et se retrouve pris au piège dans un étrange lotissement.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Comme dans Little Joe, l’horreur est liée à une quête de bonheur. Quoi de plus naturel pour un jeune couple que de chercher à se construire un nid ? Sauf qu’un nid peut être investi par un usurpateur au seul bénéfice de ce dernier. Et on n’y peut rien, c’est la nature, comme explique la maîtresse à son élève, triste devant les oisillons jetés de leur nid par le coucou. Pour les humains, l’impitoyable loi prend ici la forme d’une séduction, celle d’un bonheur lisse et beau comme du papier glacé. Méfions-nous des sirènes d’un bonheur qui brille trop.


Un bijou de film d’horreur ! Mais comment en rendre compte sans divulgacher (hommage à ce génial coup de langue québecois !) son astucieux mécanisme ?

Disons d’abord que le film est tout en douceur ­— quelques actes violents sur le tard, mais pour l’essentiel Gemma et Tom évoluent dans un quotidien d’une banalité étourdissante, à l’image de cet agent immobilier sorti tout armé de son catalogue sur papier glacé... Le décor est celui d’un lotissement de petites maisons identiques, rêve de jeune ménage peu argenté ; et l’étrange, le fantastique, se mettent en place insidieusement par la répétition du banal jusqu’au vertige angoissant, ou sous la forme de colis postaux dont le contenu fait face à tous les besoins essentiels, voire... bien plus.

Comme des petits Poucets, les cinéastes aiment bien semer sur leur chemin des cailloux dont on ne se rend compte qu’après coup qu’ils menaient quelque part. Ici, cela commence par des oisillons au nid, bec grand ouvert pour réclamer la becquée, même illégitime...