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O que arde

Viendra le feu
Un certain regard
O que arde

Nationalité : Espagne France Luxembourg
Genre : Drame
Durée : 1h30
Date de sortie : 2019
Réalisateur : Oliver Laxe
Acteurs principaux : Amador Arias, Benedicta Sánchez, Inazio Abrao, Elena Mar Fernandez, David de Poso

Amador Coro a été condamné pour avoir provoqué un incendie. Lorsqu’il sort de prison, personne ne l’attend. Il retourne dans son village niché dans les montagnes de la Galice où vivent sa mère, Benedicta, et leurs trois vaches. Leurs vies s’écoulent lentement, au rythme apaisé de la nature. Jusqu’au jour où un feu vient à dévaster la région.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Une histoire simple, à vrai dire presque pas d’histoire, ou si peu, mais des images intenses et l’émotion est au rendez-vous. La première partie nous donne à voir une vie simple, très simple, dans une maison de la campagne, le jardin, les trois vaches. On fait griller le pain sur le poêle à bois, il faut soigner une vache malade. On parle peu. Puis ce feu qui éclate, d’une puissance dévastatrice, élémentaire, énorme sur le grand écran ; les pompiers qui essaient de le contenir, d’évacuer les gens qui ne veulent pas quitter leurs maisons ; les mines tirées le lendemain, les visages noircis. Comme si on y était. Puis ces hommes qui s’en prennent à Amador - normal : il sort de prison pour avoir mis le feu. Leur colère est puissante, ardente, leurs yeux de flammes – lequel des deux feux est plus meurtrier ? Mais la vieille maman, 84 ans (actrice extraordinaire !), toute frêle, impose le respect. Respect !


A sa sortie de prison pour délit d’incendiaire, Amador, paysan galicien, rejoint ses montagnes, sa vieille mère, ses trois vaches et son chien. Une monstrueuse faucheuse d’arbres se fraie un chemin tout droit à travers la forêt ; elle couche sous ses chenilles les grands eucalyptus, arbres du diable dont les racines kilométriques étouffent toute autre plante. La vache d’Amador tombée dans un trou d’eau ne va pas bien, Amador non plus.

Un feu terrifiant ravage la forêt, menace un hameau, détruit des maisons ; à grand risque, les pompiers évacuent de force les habitants en danger. Rien ne semble pouvoir entraver la force du démon rouge que le vent promène. Le vent tombé, on se rue sur Amador pour le lyncher : « Ce n’est peut-être pas lui ».

Le monde ne va pas bien, les hommes ne vont pas bien, la maison brûle et nous regardons ailleurs.


En Galice, un homme condamné pour avoir provoqué un incendie retourne dans son village. Était-il coupable ?
D’emblée, nous sommes plongés dans une nature hostile : forêts, brouillard, rigueur du climat de cette région.
Mais l’intervention de l’homme bouscule l’équilibre : soudain les chenilles dévastatrices engloutissent les grands arbres qui s’abattent dans un fracas désespéré.
La déforestation au bénéfice du profit ?
A l’heure des questions écologiques et environnementales , nous prenons une nouvelle fois conscience de l’équilibre fragile de l’humanité.