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La belle époque

Hors Compétition
La belle époque

Nationalité : France
Genre : Comédie dramatique Comédie Drame
Durée : 1h50
Date de sortie : 2019
Réalisateur : Nicolas Bedos
Acteurs principaux : Daniel Auteuil, Guillaume Canet, Doria Tillier, Fanny Ardant, Pierre Arditi

Victor, un sexagénaire désabusé, voit sa vie bouleversée le jour où Antoine, un brillant entrepreneur, lui propose une attraction d’un genre nouveau : mélangeant artifices théâtraux et reconstitution historique, cette entreprise propose à ses clients de replonger dans l’époque de leur choix. Victor choisit alors de revivre la semaine la plus marquante de sa vie : celle où, 40 ans plus tôt, il rencontra le grand amour...


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Les bonnes comédies sont rares. Ce film en fait partie. L’idée est originale, l’histoire bien menée avec des rebondissements parfois prévisibles, parfois non. L’amour, le vieillissement, l’amour en vieillissant, se perdre, se retrouver, perdre et retrouver le goût de la vie - tout ça est bien connu, mais le traitement est rafraichissant et on sourit tout au long, surtout quand on a soi-même connu les années 1970. La belle époque, ce n’est peut-être pas forcément celle qu’on nomme généralement ainsi. C’est en fait celle qui compte dans notre vie. C’est un « feel-good movie » qui inspire de l’optimisme, l’envie d’aller de l’avant quand on se croit déjà arrivé au bout, d’inventer encore quand on se croit déjà vide de toute utopie. Ne sont-ce pas nos rêves qui donnent sens à notre vie, y compris nos illusions pour peu que nous leur concédions la chance de nous émerveiller, même quand nous n’y croyons plus ?


Cette comédie brillante, sur un couple qui bat de l’aile après quarante ans de vie commune, peut s’apprécier à deux niveaux. Au premier niveau, on rit beaucoup des aventures sentimentales des deux héros. Marianne lutte contre l’âge en vivant à cent à l’heure, en prenant des amants et en plongeant tête baissée dans la modernité, de son site de conseils "psy" aux lunettes de réalité virtuelle. Victor déteste internet, ne jure que par les livres et les dessins sur papier mais plus personne ne veut de ses BD et il s’enfonce dans un silence bougon. Il faudra ce retour (tarifé cher) vers le passé pour qu’il sorte de sa léthargie, se remette à dessiner et retombe dans les bras de Marianne. Si l’histoire n’est pas neuve, le traitement est original et l’on y prend un grand plaisir.
Car au delà de la comédie, le film propose une réflexion intéressante sur le monde virtuel, sur l’acteur et le personnage, sur le vrai et le faux. Qui n’a jamais rêvé d’être immergé dans une scène de cinéma ou de théâtre dont il serait le personnage principal ? Qui ne souhaiterait pouvoir revivre, même pour un instant, les moments heureux ?