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Il traditore

Le traitre
Sélection Officielle
Il traditore

Nationalité : Italie France Allemagne Brésil
Genre : Biopic Drame
Durée : -
Date de sortie : 2019
Réalisateur : Marco Bellocchio
Acteurs principaux : Pierfrancesco Favino, Maria Fernanda Cândido, Fabrizio Ferracane, Luigi Lo Cascio, Fausto Russo Alesi

Début des années 1980, la guerre entre les parrains de la mafia sicilienne est à son comble. Tommaso Buscetta, membre de Cosa Nostra, fuit son pays pour se cacher au Brésil. Pendant ce temps, en Italie, les règlements de comptes s’enchaînent. Les proches de Buscetta sont assassinés.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

La mise en scène de la mafia sicilienne Cosa Nostra sur une période assez longue, de 1980 à 2000, est assez inédite. Et ce n’est pas le moindre intérêt de Il traditore, de rappeler cette période historiquement marquée par la repentance, par de nombreux procès et des condamnations sévères.
Les assassinats à répétition tissent une angoisse de vivre, la douleur de la perte des proches... Les valeurs premières de la Cosa Nostra semblent perdues (je ne cherche pas ici à les défendre !) et conduisent à une rupture et à la repentance.
La repentance conduira-t-elle à la paix recherchée ? L’opprobre est partout, la menace persiste, la vie de fugitif s’impose... Mais le besoin de vérité et de justice - car une bonne partie du film relate des procès - devient viscéral lorsqu’une véritable conversion opère.
On pourra regretter que n’ait été abordé que le problème des règlements de compte... quand les méfaits de la Mafia touchent à la vie quotidienne des siciliens. Et noter aussi quelques imperfections de réalisation : on est un peu perdu sur les protagonistes, on ne s’attache guère à eux, et c’est en définitive un peu long. Mais c’est un film à voir certainement !


Sur un sujet terrible, un film puissant et passionnant qui replongera certains spectateurs (pas les plus jeunes...) dans un dramatique moment d’histoire de l’Italie en fin de siècle dernier.

Il traditore décrit fidèlement le parcours de Tommaso Buscetta, le plus célèbre repenti italien : après une importante carrière criminelle dans Cosa Nostra, il décida de démolir l’organisation « dévoyée », à ses yeux, et sa collaboration avec le juge Giovanni Falcone - qui y laissera la vie - aboutit à la condamnation de près de quatre cents de ses membres, dont une bonne partie de l’état-major.

Au-delà de l’aspect spectaculaire d’un film sur la mafia sicilienne, sur l’incroyable procès de masse auquel conduisit cette enquête, ou sur la vie sous protection à laquelle fut soumis le « pentito », c’est le Mal qui est mis en scène par Bellocchio. Les personnages dont Buscetta révèle les actes sont effrayants, ainsi que leur nombre et leur sinistre solidarité ; mais la tentation de faire de Buscetta un héros est contournée par le rappel in fine d’un répugnant assassinat (parmi d’autres) qu’il avait commis dans ses débuts.