Primary Menu

Les Chatouilles

Un certain regard
Les Chatouilles

Nationalité : France
Genre : Comédie dramatique
Durée : 1h43
Date de sortie : 2017
Réalisateur : Andréa Bescond, Eric Métayer
Acteurs principaux : Andréa Bescond, Karin Viard, Clovis Cornillac, Pierre Deladonchamps, Grégory Montel

Odette a huit ans, elle aime danser et dessiner.
Pourquoi se méfierait-elle d’un ami de ses parents qui lui propose de « jouer aux chatouilles » ?
Adulte, Odette danse sa colère, libère sa parole et embrasse la vie ...


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Il faut remercier et féliciter les réalisateurs qui font ici œuvre de santé publique. Les Chatouilles est tiré du spectacle éponyme mis en scène par Eric Métayer, où Andréa Bescond danse et raconte son histoire, celle d’une enfant violée par un ami proche de la famille et de sa longue résilience.
Le fil conducteur du film est la thérapie que suit Odette. Fonctionnant en allers et retours entre Odette enfant, adolescente, adulte, le scénario se veut fidèle au puzzle de sa mémoire traumatique qu’elle se réapproprie par à-coups. Car enfin elle est écoutée. Conduites addictives d’Odette, réactions de l’entourage, entre déni, colère ou culpabilité, nous suivons le parcours de cette survivante qui se libère par la parole et par la danse.
Ce film réussit à nous émouvoir et à nous faire rire sur un sujet aussi tabou que la pédo-criminalité. Une prouesse qui tombe en pleine actualité politico-judiciaire. 154 000 enfants sont violés chaque année en France.


Les chatouilles ! Rien que le titre du film souligne le déni qui entoure les violences sexuelles faites aux enfants. Difficile de les protéger quand on sait que les personnes incriminées font le plus souvent partie de l’entourage et ont "l’air" insoupçonnables. C’est ainsi qu’à la peine qui leur est infligée, s’ajoute l’obligation d’étayer leurs dires. Alors Andréa Bescond (dont c’est l’histoire) commence par se taire. Et c’est avec moult difficultés qu’elle arrivera à s’exprimer devant une thérapeute.
Le choix des "flash back" révèle parfaitement la dichotomie entre la souffrance et l’apparence ; il nous éclaire également sur la chronologie des faits. Quant aux parents, si sa mère oscille entre déni et colère et ne montre que peu de compassion, le père lui opte pour la révolte et le soutien.
Quoi qu’il en soit, ce film a été pour l’actrice une thérapie réussie : il n’y avait qu’à voir son sourire éclatant lors de l’ovation !