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Chris the Swiss

Semaine de la Critique
Chris the Swiss

Nationalité : Suisse, Croatie, Allemagne, Finlande
Durée : 1h30
Date de sortie : 2018
Réalisateur : Anja Kofmel
Acteurs principaux : Megan Gay, Joel Basman, Michael Würtenberg, Veronika Schwab, Carlos Ilich, Ramirez Sanchez

Croatie, janvier 1992. En plein conflit yougoslave, Chris, jeune journaliste suisse, est retrouvé assassiné dans de mystérieuses circonstances. Il était vêtu de l’uniforme d’une milice étrangère. Anja Kofmel était sa cousine. Petite, elle admirait ce jeune homme ténébreux. Devenue adulte, elle décide d’enquêter pour découvrir ce qui s’est passé et comprendre l’implication réelle de Chris dans un conflit manipulé par des intérêts souvent inavoués.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Anja Kofmel retrace l’histoire de ce cousin dont la mort la fascine tant, au travers d’un documentaire composite, alternant les interviews, les vieilles cassettes vidéos et des séquences d’animation pour ce qui ne peut être montré faute de traces.
Elle réussit à reconstituer l’atmosphère malsaine de cette "guerre sale" où le spectre de la mort rôde en permanence, où les intérêts sont aussi égoïstes que multiples, où chacun tente d’oublier ce qu’il a vu. Au coeur de ce puzzle, Chris est autant un "salaud" qu’un confrère respecté par ses pairs.
Bien que le conflit yougoslave semble loin à présent, ce documentaire est plus actuel qu’on ne le pense : quel est la place du journaliste de guerre dans un conflit ? peut-il rester neutre ? doit-il être un simple témoin ?


On se demande pendant un moment pourquoi s’intéresser, si l’on n’est pas de la famille, à la recherche par sa cousine des circonstances de la mort d’un reporter indépendant en Croatie fin 1991. Mais la découverte du personnage, que son idéalisme sincère semble avoir conduit à sa perte, face à la faune glaçante des volontaires venus hanter les lieux de guerre, donne bientôt au film sa portée et son sens. Il nous confronte au mystère lancinant des mécanismes de cette folie très spéciale des humains qui s’entretuent.
Ce documentaire est construit comme un mélange, amené naturellement, d’entretiens actuels avec des protagonistes survivants, de vidéos d’époque montrant le personnage central et quelques autres, et de dessin d’animation, façon Valse avec Bachir, pour les séquences rêvées ou non documentées.