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Wonderstruck

Compétition officielle
Wonderstruck

Pays : Etats-Unis
Genre : Drame
Durée : 1h57
Date de sortie :
Réalisateur : Todd Haynes
Acteurs principaux : Oakes Fegley, Millicent Simmonds, Julianne Moore

L’histoire de deux enfants, tous deux sourds, à différentes époques, l’un en 1927, l’autre en 1977. Ces deux enfants s’échappent de New York. Malgré le gouffre entre ces deux périodes, ils sont tous deux connectés par un mystère en attente de résolution.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Une fille en 1927.
Un garçon en 1977.
Deux enfants, deux histoires différentes, une seule ville.
Cinquante années séparent Ben et Rose et pourtant, ils se ressemblent beaucoup. Ils sont tous les deux reliés par une surdité qui les coupent de l’extérieur et par leur recherche d’un parent à New York, ville de tous les possibles.
Le réalisateur a entrecroisé deux destins séparés par les décennies avec deux visions différentes : l’une muette en noir et blanc pour les aventures de Rose, l’autre en polaroid pour la quête de Ben. Le tout est porté par une belle musique qui accompagne les protagonistes à la manière des vieux films des années 20.
Todd Haynes signe ici un film très audacieux pour Cannes, une vision pleine de charme et de curiosité à la poursuite des chimères familiales. Et puis, Wonderstruck ne signifie-t-il pas cabinet de curiosités ?
Embarqués dans une quête poétique à la recherche de la pièce manquante de leur vie, les deux enfants se croiseront-ils un jour ?


Un poème d’images, de musique et de silence qui nous raconte une quête double, celle d’une jeune fille sourde fuyant son père à la fin des années 1920 et cherchant désespérément une place dans la vie, et celle d’un jeune garçon, devenu sourd récemment après avoir été frappé par la foudre, en quête de son père dont sa mère n’a jamais voulu lui parler avant de mourir dans un accident. Il n’est pas clair de comprendre pourquoi la mère de Ben n’a jamais voulu dire qui était son père, ni pourquoi la grand-mère n’a pas gardé le contact avec sa belle-fille et son petit-fils quand ceux-ci sont venus à l’enterrement. Mais la façon de filmer ses deux histoires, entremêlées de souvenirs et de rêves, laisse sous le charme. Notamment le parallèle avec le passage du cinéma muet au parlant : la musique jouée lors des projections du premier fait écho à la bande son des scènes où les sourds n’entendent pas ce que leur entourage leur dit – et on se demande s’il ne vaut pas mieux qu’ils n’entendent pas. Quand la grand-mère amène son petit-fils dans la pièce du musée où elle conserve une maquette de la ville de New-York, un thème central du film devient lumineux : celui d’une place cachée au cœur même de ce qui est visible à tous, une place connue de ceux- la seuls qui la cherchent.