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Les Fantômes d’Ismaël

Compétition officielle
Les fantômes d'Ismaël

Pays : France
Genre : Drame
Durée : 1h54
Date de sortie : 17 mai 2017
Réalisateur : Arnaud Desplechin
Acteurs principaux : Mathieu Amalric, Marion Cotillard, Charlotte Gainsbourg

À la veille du tournage de son nouveau film, la vie d’un cinéaste est chamboulée par la réapparition d’un amour disparu…


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Arnaud Desplechin signe ici une œuvre foisonnante, aux formes baroques, avec des trompes-œil et des envolés vers ou plutôt à travers l’univers de la création.

Les images du début mettent le spectateur mal à l’aise : un univers clos à dominante marron, des personnages qui jouent mal ou plutôt jouent bien le fait d’être dans une fiction encore mal équerrée, une caméra trop près ou trop rapide qui génère un sentiment d’enfermement – mais on comprend ensuite que se sont des images qu’Ismaël (Mathieu Amalric) imagine en écrivant son film. Ce malaise initial rend bien un genre de claustrophobie existentielle, celle du personnage principal, coincé entre un deuil impossible et ses angoisses d’artiste, entre une femme qui se propose de le guérir de ses cauchemars, la raisonnable Sylvie (Charlotte Gainsbourg), et Carlotta (Marion Cotillard), que tout le monde croyait morte et qui revient, comme une fleur, fragile et déterminée à la fois.

Le jeu des acteurs et actrices est extraordinaire et la caméra éblouissante. Mais si la forme est de haute volée on se demande quand même à quoi bon ; le mal-être des quadras, doublé de celui des artistes, toujours un peu fous, un homme entre deux femmes, ça fait quand même un peu cliché narcissique. Quel film ce serait si Desplechin mettait son talent au service d’une réelle problématique !