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Las Mimosas

Semaine de la Critique
Mimosas

Nationalité : Espagne, Maroc, France, Qatar
Genre : Drame
Durée : 1h36
Date de sortie : Prochainement
Réalisateur : Oliver Laxe
Acteurs principaux : Ahmed Hammoudi, Shakib Ben Omar, Aagli Said, Ikram Anzouli, El Othemani Ahmed

Une caravane accompagne un cheik âgé et mourant à travers le Haut Atlas marocain. Sa dernière volonté est d’être enterré à côté de ses proches. Mais la mort n’attend pas. Les caravaniers, craignant la montagne, refusent de continuer à porter le cadavre. Said et Ahmed, deux voyous voyageant avec la caravane, disent connaître la route et qu’ils mèneront le corps à destination. Dans un monde parallèle, Shakib est désigné pour aller dans la montagne avec une mission : aider les caravaniers de fortune.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Un poème magnifique lu par un grand diseur, dans une langue inconnue... mais qu’importe le sens si l’on a l’émotion ! "Mimosas" est un film en or, ocre et jaune de déserts et de soleils couchants. Il est habité de personnages médiévaux, cheveux fous, boucles noires et regards sauvages, bruité de grands cris rebondissant de roche en gouffre dans la montagne enneigée, enflammé des panaches de poussière d’un Paris- Dakar de vieux taxis...

Le film déborde de spiritualité, plein d’une foi primitive d’avant toute religion, celle qui fait aller toujours plus loin sans avoir besoin de savoir où ni comment. Ainsi s’en va vers la cité légendaire la caravane funéraire qui s’étiole jusqu’à perdre son défunt.


Entre conte et réalité, sans doute est-il normal de ne pas tout comprendre ! Le récit combine deux couches parallèles, la plus réelle n’étant pas forcément celle que l’on croit. L’élément le plus tangible reste la Montagne, personnage à part entière, majestueuse et secrète. Paysages somptueux vierges de toute trace humaine, chemins abrupts et rencontres imprévues, quête spirituelle, il est difficile de ne pas songer au film d’Eric Valli, Himalaya, l’enfance d’un chef.

Dans ce monde d’avant le monde sont envoyés des sortes d’anges, peut-être, ou de démons, ou de fous, comment savoir ? Des anges gardiens en ces terres âpres où rodent la violence et la mort. Retrouver la terre natale du cheikh n’est-ce pas retrouver celle d’où tout homme vient, celle où il était avant même de naître ? Il est ici question de foi, d’une foi sans religion, de prière à chaque instant de la vie. Ou de mystère. Au bout du compte peut-être est-il préférable de se laisser emporter avec la caravane - ou plutôt ce qu’il en reste - sans trop chercher à comprendre...