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Taklub

Un certain regard
Taklub

Nationalité : Philippin
Genre : Drame
Durée : 1h37
Date de sortie : Prochainement
Réalisateur : Brillante Mendoza
Acteurs principaux : Nora Aunor, Julio Diaz, Soliman Cruz

Frappés par la catastrophe du typhon Yolanda aux Philippines, le film suit le destin de plusieurs survivants.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Pour porter témoignage sur la vie aux Philippines après le passage du cyclone Haiyan qui a dévasté le pays en 2013, Brillante Mendoza a choisi la forme du docufiction. Le spectateur est immédiatement plongé dans le drame avec le spectacle dantesque de l’incendie d’une tente qui décime une famille de réfugiés. Il suit ensuite les vies de trois habitants d’un même village, une femme et deux hommes, pendant les premiers mois qui suivent le désastre. La volonté de reconstruire et d’aller de l’avant se heurte au deuil et à la culpabilité d’avoir survécu. Tous ont perdu plusieurs membres de leurs familles, des enfants, une femme, et poursuivent inlassablement leurs démarches pour retrouver les corps de leurs proches. On est ému par la façon dont la vie reprend malgré tout et par la solidarité dont font preuve ces malheureux qui ont presque tout perdu.
Un beau film, traité sans effet mélodramatique, et porteur d’espoir et de dignité humaine.


A Cannes, un film renvoie souvent à un autre. Ici, le dramatique quasi-documentaire Taklub a le même thème que la comédie du Tout nouveau testament : Dieu se rit des hommes qu’il fait souffrir. Aux Philippines, un an après le typhon, des milliers de personnes vivent toujours en affreux dénuement, pieds dans la boue, sans toit, sans approvisionnements ni secours dignes de ce nom. Ils sont courageux, solidaires, ils se battent, submergés par les deuils sans nombre de leurs proches disparus. Et ils prient, brûlent des cierges, multiplient les processions.Un incendie anéantit une famille sous sa tente et il faut fuir à nouveau les eaux qui reviennent, un glissement de terrain ensevelit une parente... "Où ai-je péché ? Je n’ai pas assez prié..." Larry pose la croix et tourne le dos à la procession. Mendoza filme cette désolation avec l’empathie déjà appréciée dans Lola, et nous fait ainsi partager l’absolue précarité de ces malheureux, le secours qu’il cherchent dans leur foi, et combien elle est mise à l’épreuve.