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Madonna

Un certain regard
Madonna

Nationalité : Sud-Coréen
Genre : Drame
Durée : 2h
Date de sortie : Prochainement
Réalisateur : Shin Su-won
Acteurs principaux : Seo Young-Hee

Mina, surnommée Madonna, est victime d’un étrange accident. Son infirmière Hae-Rim tente alors d’obtenir le consentement de la famille pour un don d’organe afin de sauver un autre patient en attente d’une transplantation cardiaque. Mais Hae-Rim va faire de terribles découvertes...


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Madonna relate l’histoire d’une rencontre fortuite dans une clinique entre une aide soignante et une prostituée , 2 femmes dévastées par la solitude et le désespoir.
Mina qu’on surnomme Madonna à cause de sa forte poitrine est tombée dans la prostitution très jeune .Elevée par sa grand mère, c’est une jeune fille en mal d’amour et d’affection, maltraitée par les hommes qu’elle croise. Boulimique et excentrique dans ses tenues, elle comble le vide de son existence sans lendemain. L’aide soignante Hye - rim mène une vie insignifiante, culpabilisée par la mort de son bébé qu’elle a dû noyer pour sa propre survie. Son combat sera de sauver le propre enfant de Madonna et de remonter dans son passé . Tout peut s’effondrer du jour au lendemain, le quotidien peut devenir un enfer . Semblables , elles survivent dans un monde où l’exclusion et la violence faite aux femmes reste omniprésente. Un film magnifique .


Deux destins de femmes, deux histoires tragiques. Si le scénario en apprend peu sur la vie de Hye-rim, il déroule celle de Mina-Madonna : une véritable descente aux enfers. Tout est dit dès les premières images mais le spectateur ne le sait pas encore. En alternant les séquences situées dans un hôpital de luxe et les flash-back liés à la progression de l’enquête, la réalisatrice met en évidence le gouffre séparant en Corée les très riches du peuple ordinaire. Son scénario est inspiré de situations réelles reflétant à ses yeux "la tragédie d’une société capitaliste déchue." Enfance difficile, physique ingrat, esprit naïf et lent, Mina n’avait pas beaucoup d’atouts dans son jeu. La situation d’Hye-rim est à peine plus enviable car elle peut basculer à chaque instant. Son regard grave, sur lequel la caméra s’attarde à plusieurs reprises, le dit bien. Cette société, impitoyable pour les femmes, les pousse à des gestes désespérés. L’enfant de Mina sera-t-elle à son tour la proie de la misère et de la violence masculine ?


Dans le cadre corrompu d’un hôpital où le fils du propriétaire, celui-ci en fin de vie prolongée malgré lui, ourdit ses plans sordides, prend forme peu à peu le combat moral d’employés d’abord écrasés par leur dépendance, puis refusant enfin de s’associer plus longtemps à des gestes criminels.

Est-ce manque d’imagination ou acharnement sadique, la réalisatrice a accumulé tant de misères, de malheurs et de méchancetés sur la vie de la pauvre Madonna, ridiculisée pour ses formes par ce nom et désormais menacée d’être dépecée, qu’on hésite entre se moquer ou se désoler de la médiocrité de cette histoire.