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L’Ombre des femmes

Quinzaine des Réalisateurs
L'Ombre des femmes

Nationalité : Français , suisse
Genre : Drame
Durée : 1h13
Date de sortie :
Réalisateur : Philippe Garrel
Acteurs principaux : Stanislas Merhar, Clotilde Courau, Lena Paugam

Pierre et Manon sont pauvres. Ils font des documentaires avec rien et ils vivent en faisant des petits boulots. Pierre rencontre une jeune stagiaire, Elisabeth, et elle devient sa maîtresse. Mais Pierre ne veut pas quitter Manon pour Elisabeth, il veut garder les deux.

Un jour Elisabeth, la jeune maîtresse de Pierre, découvre que Manon, la femme de Pierre, a un amant. Et elle le dit à Pierre… Pierre se retourne vers Manon parce que c’est elle qu’il aimait. Et comme il se sent trahi, il implore Manon et délaisse Elisabeth. Manon, elle, rompt tout de suite avec son amant. On peut supposer que c’est parce qu’elle aime Pierre.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Noir et blanc, voix off austère, extérieurs sobres et intérieurs miteux, rien ne vient distraire l’attention du spectateur des hésitations de Pierre entre sa femme et sa maîtresse, mais comment ces deux femmes peuvent-elles continuer à aimer un homme aussi peu... aimable ? La caméra de Philippe Garrel traque les atermoiements du coeur avec un regard d’entomologiste et une grande pudeur. Le film a aussi le mérite de montrer à nouveaux frais combien les réflexes machistes restent présents de nos jours,
Il faut saluer la magnifique composition des deux actrices. Clotilde Courau, en particulier, incarne une femme blessée avec tant de justesse et de dignité que l’on a l’impression de l’avoir rencontrée personnellement.


Ce n’est qu’une histoire de gars et de filles, et d’un amour sur le point d’être stupidement gâché... on navigue dans un milieu ostensiblement modeste, -logements minuscules, travail précaire- et un délicat noir et blanc souligne le côté rétro et rebattu du sujet. Le bonhomme est décourageant d’égoïsme et de veulerie, les filles sont exemplaires de sincérité et débordantes de vrai amour... Mais malgré tout, et beaucoup grâce au jeu des actrices, Clotilde Courau très particulièrement, une intimité est créée entre les personnages, nous et lui - le réalisateur, présent aussi de temps en temps par sa voix off - qui fait que l’on s’attache et que l’on s’émeut, le temps de la projection en tous cas.