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Il racconto dei racconti

Compétition Officielle
Il Racconto Dei Racconti

Nationalité : Italien, Français
Genre : Historique
Durée : 2h05min
Date de sortie : 1 Juillet 2015
Réalisateur : Matteo Garrone
Acteurs principaux : Vincent Cassel, Salma Hayek, John C. Reilly

Il était une fois trois royaumes voisins où dans de merveilleux châteaux régnaient rois et reines, princes et princesses : un roi fornicateur et libertin, un autre captivé par un étrange animal, une reine obsédée par son désir d’enfant... Sorciers et fées, monstres redoutables, ogre et vieilles lavandières, saltimbanques et courtisans sont les héros de cette libre interprétation des célèbres contes de Giambattista Basile.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Monstres, sorcières, ogres, rois courageux ou faibles, seigneur libertin, reines passionnées et princesses timides, rien ne manque à ces trois histoires qui s’enchevêtrent, issues d’un recueil de contes italiens du 17ème siècle. L’image est magnifique, les couleurs très travaillées, les palais et forteresses italiens, les paysages escarpés, les forêts enchanteresses constituent un décor somptueux.
D’où vient alors que ce film nous laisse froid, que nous restons en dehors ? Est-ce l’usage de l’anglais parlé par les acteurs qui détonne dans cette atmosphère très italienne ? Est-ce le raffinement de la photographie qui la rend glaciale et crée trop de distance avec le spectateur ? Manque t-il dans tout cela un petit grain de folie ? Je ne sais mais ce film esthétiquement parfait ne séduit pas complètement.


L’univers des contes choisis par le réalisateur de Gomorra -dans le recueil du "Pentamerone"- nous entraîne bien loin de l’Italie que nous connaissons. Ici tout est prétexte à fariboles. Ces histoires fantastiques sont déclinées avec un fort réalisme pictural (très perturbant) et donnent parfois le frisson comme lorsque nous étions petits. Mais tout de suite nous nous reprenons, subjugués par la beauté des plans : cadrage, lumière, décors et costumes extraordinaires. Au delà de l’esthétisme, la fable sert la morale. Entre la névrose obsessionnelle, le mythe de la jeunesse éternelle et de la toute puissance et le désir d’enfant à tout prix, les pires désirs enfouis de l’être non surnaturel que nous sommes se voient illustrés. Les trois histoires se croisent et s’entremêlent à un tel point que l’on s’y perd parfois, néanmoins toujours avec un plaisir un peu infantile. Et l’épilogue nous offre l’occasion de nous racheter de nos turpitudes. L’on y voit l’équilibre triompher et l’on pressent qu’il en est de même pour l’amour.