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Coin Locker Girl

Semaine de la critique
Coin Locker Girl

Nationalité : Sud-Coréen
Genre : Drame
Durée : 1h54
Date de sortie : Prochainement
Réalisateur : Han Jun-hee
Acteurs principaux : Kim Hye-Soo, Kim Ko-eun

À sa naissance, Il-young est abandonnée dans la consigne d’une station de métro. Huit ans plus tard, elle est vendue à une femme qui se fait appeler Maman et règne sur Chinatown. Maman fait travailler plusieurs enfants comme Il-young. Maman est prête à tout pour gagner de l’argent et Il-young qui devient rapidement son meilleur élément, voit en elle sa seule famille. Un jour, alors qu’elle est envoyée pour collecter l’argent auprès d’hommes endettés, elle rencontre Suk-hyun qui la traite comme personne ne l’a jamais fait auparavant. Suk-hyun fait découvrir à Il-young un monde chaleureux et accueillant, très différent de Chinatown.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Ames sensibles s’abstenir : que de violence, que de sang ! La pègre d’Icheon n’est pas tendre. Ce thriller coréen respecte les lois du genre à un important détail près : les personnages principaux sont des femmes. "Maman" dirige d’une poigne de fer sa "famille" d’enfants achetés ; Il-Young apprend dès son arrivée que "si tu deviens inutile, je te tue." Le sentiment d’oppression est constamment maintenu par le réalisateur, enfermant son héroïne dans une consigne de gare, une valise ou un coffre de voiture, et une action menée dans des hangars mal éclairés, des pièces exiguës aux plafonds bas, des extérieurs souvent nocturnes ou pluvieux. Les multiples rebondissements, toujours sanglants, peuvent finir par lasser à mesure que l’histoire se mue en tragédie antique. La détresse d’Il-Young, campée avec une sobre intensité par Kim Ko-Eun est pourtant poignante. Malgré les abominables meurtres qu’elle commet, une enfant abandonnée en mal de tendresse se blottit derrière sa rage de survivre.


Une histoire de clan mafieux à ceci près que le parrain est une marraine, nommée « maman », d’une cruauté et d’un cynisme à toute épreuve. Sauf qu’elle fait preuve d’humanité en adoptant celle qui est en fait sa fille - et qui va la tuer. Que voulez-vous ? si on devient inutile et qu’on ne rapporte plus d’argent,. on doit disparaître... la logique capitaliste poussé à sa dernière conséquence. Le décor est aussi rouge que le sang qui gicle en abondance. Comment se fait-il que les films coréens soient si souvent ou bien d’une poésie et d’un esthétisme incroyable, ou bien d’une violence extrême ? Comme si celle-ci était le prix à payer pour celle-là ?