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Foxcatcher

Sélection officielle
Foxcatcher

Nationalité : Américain
Genre : Drame
Durée : 2h10min
Date de sortie : Prochainement
Réalisateur : Bennett Miller
Acteurs principaux : Channing Tatum, Anthony Michael Hall, Mark Ruffalo

Médaillés d’or olympique en 1984, Mark et Dave Schultz devraient être au sommet alors qu’ils s’apprêtent à défendre leur titre aux prochains Jeux de Séoul. Pourtant, Mark est licencié de son poste d’entraineur de lutte, tout comme son frère aîné, et il se démène pour s’entraîner seul. Mark retrouve espoir lorsque le philanthrope et millionnaire John du Pont lui propose de rejoindre son club de lutte flambant neuf, situé dans son luxueux domaine de Foxcatcher. Dave tombe lui aussi sous le charme du patriote excentrique, séduit par la perspective de mettre en place la meilleure équipe de lutte au monde. Mais les délires paranoïaques de Du Pont et sa volonté irrationnelle de garantir la victoire des États-Unis à l’étranger vont prendre le pas sur sa générosité et sa bienveillance…


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Un trio d’acteurs remarquables incarne les protagonistes de l’histoire dramatique (et vraie) des frères Schultz, champions olympiques de lutte libre (wrestling) en 1984, et du magnat mégalomane John du Pont. L’évocation dans le générique d’un passé glorieux autour de l’élevage de chevaux et des courses hippiques, un passé jauni comme les photos, campe ce qui formera l’univers psychologique du"coach" du Pont. En effet, la relation à la mère (digne et émouvante Vanessa Redgrave) est la clé de la névrose du fils, contraint toute sa vie de s’intéresser à la passion de sa mère, les chevaux. La relation est conflictuelle, et non-dite, entre la mère castratrice et le fils d’un côté, et celle des deux frères : David, l’aîné, et Mark, le cadet, de l’autre. Au nom de la grandeur de l’Amérique et de ses valeurs, John, qui se fait aussi appeler l’Aigle Doré, va s’immiscer dans la vie de Mark,un être frustre, à peine dégrossi, dont l’entraîneur est David, très attentif et compétent, un vrai coach dans tous les sens du terme (ce que ne pourra jamais être John du Pont, malgré l’ascendant que lui donne sa fortune). L’univers des clubs de lutte libre est montré de manière crédible,ainsi que la passion des athlètes américains qui veulent renouveler l’exploit de 1984, à Séoul en 1988. En fait, la volonté paranoïaque de du Pont se heurte à la tendresse fraternelle et familiale de David. Plans serrés et plans larges, cadrage respectueux des visages où affleurent les sentiments (et leur dissimulation), une musique discrète, jamais appuyée : l’impression qui se dégage de ce film est celle du grand cinéma américain, celui que l’on aime.