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Suzanne

Semaine de la Critique
Suzanne

Nationalité : France
Genre : Drame
Durée : 1h30min
Date de sortie :
Réalisateur : Katell Quillévéré
Acteurs principaux : Sara Forestier, Adèle Haenel, François Damiens

Suzanne et Maria sont fusionnelles, elles vivent une enfance heureuse malgré l’absence de leur mère, décédée quand elles étaient encore toutes petites filles. Nicolas, leur père mène tant bien que mal la barque, à la fois aimant et maladroit, jusqu’au jour où Suzanne tombe enceinte. Arrive le petit Charly, la famille s’est agrandie. Les années passent, Suzanne rencontre Julien, un garçon un peu voyou, ils tombent éperdument amoureux... Elle partira avec lui, abandonnant tout derrière elle.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Au début du film, c’est la fête de l’école, et deux adorables soeurs qui dansent sur une scène, la grande,la petite. Elles ne sont pas en compétition, la grande semble protéger la petite. Le père, beau visage un peu rude, est routier, il a un beau camion qu’admirent ses deux filles. Ellipse formidable. Les filles ont grandi, elles sont femmes, des garçons tournent autour d’elles. Sara Forestier est Suzanne, elle s’entiche d’un jeune et grand garçon, plus même, elle en est follement amoureuse. Ce garçon est hélas un délinquant, elle s’en aperçoit trop tard. Elle l’aime, c’est tout. La cinéaste, avec tact et sensibilité, tente de nous brosser le portrait de Suzanne, et dirige avec brio l’actrice, sensuelle, à fleur de peau, déterminée mais vivant aussi des moments de lucidité. Le père, veuf inconsolé, qui demande à ses filles de se rendre régulièrement sur la tombe de leur mère, ne sait pas comment faire avec Suzanne, qui ira jusqu’à la prison, par amour, délaissant ainsi son jeune fils. La grande soeur assiste aussi impuissante à la dérive de Suzanne.L’histoire d’un destin tragique,voulu consciemment, assumé et douloureux. On pourrait dire, à en juger sur une des dernières séquences, que se pose la question de l’identité de Suzanne : elle ne peut accepter de changer de nom (avec un faux passeport). Réveil difficile, mais retour à une notion de la famille, seul moyen d’échapper à la destruction morale. Sans grands effets, un film qui nous amène à réfléchir sur le "destin"d’une jeune femme de notre temps.