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La danza de la realidad

Quinzaine des réalisateurs
La danza de la realidad

Nationalité : Chilien
Genre : Biopic
Durée : 2h10min
Date de sortie : Prochainement
Réalisateur : Alejandro Jodorowsky
Acteurs principaux : Alejandro Jodorowsky, Brontis Jodorowsky, Axel Jodorowsky

"M’étant séparé de mon moi illusoire, j’ai cherché désespérément un sentier et un sens pour la vie." Cette phrase définit parfaitement le projet biographique d’Alexandro Jodorowsky : restituer l’incroyable aventure et quête que fut sa vie.
Le film est un exercice d’autobiographie imaginaire. Né au Chili en 1929, dans la petite ville de Tocopilla, où le film a été tourné, Alejandro Jodorowsky fut confronté à une éducation très dure et violente, au sein d’une famille déracinée. Bien que les faits et les personnages soient réels, la fiction dépasse la réalité dans un univers poétique où le réalisateur réinvente sa famille et notamment le parcours de son père jusqu’à la rédemption, réconciliation d’un homme et de son enfance.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Jodorowsky n’a réalisé que sept longs métrages entre 1965 et 2013...le précédent avant celui-ci a été distribué en 1990 ! Personnellement j’avais gardé le souvenir de deux films atypiques, surréalistes, un peu extravagants même : El Topo et La montagne sacrée. Impression durable, me rendant très curieux et en attente pour découvrir cette danse de la réalité que le cinéaste âge de plus de 80 ans présentait à la Quinzaine. L’oeuvre d’une grande beauté visuelle est à la fois une vision du passé politique de son pays, le Chili, et une quasi autobiographie. Jeux outrés des personnages, dialogues passionnés et excessifs, êtres déformés et décharnés, femme (la Mère) à la voix de soprano et la poitrine généreuse, le père affreux stalinien converti à plus d’humanité , c’est dire en quelques flashes incomplets la richesse visionnaire du film. Peu à peu, au delà des exagérations de style, on se sent gagné par la sympathie pour les personnages, et même à la fin par la compassion. Car c’est le récit d’une vie, et d’une réflexion sur la vie. Le défilé des figures en carton pâte, représente, à la toute fin du film, tout le petit monde de la représentation, comme un testament offert au public. On se prend à rire, on est séduit, oui, on aurait envie de danser et de chanter sur la beauté de la vie.