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As I Lay Dying

Un Certain Regard
As I lay dying

Nationalité : Américain
Genre : Drame
Durée : 2h
Date de sortie : Prochainement
Réalisateur : ames Franco
Acteurs principaux : James Franco, Jim Parrack, Scott Haze

Après le décès d’Addie Bundren, son mari et ses cinq enfants entament un long périple à travers le Mississippi pour accompagner la dépouille jusqu’à sa dernière demeure. Anse, le père, et leurs enfants Cash, Darl, Jewel, Dewey Dell et le plus jeune, Vardaman, quittent leur ferme sur une charrette où ils ont placé le cercueil. Chacun d’eux, profondément affecté, vit la mort d’Addie à sa façon. Leur voyage jusqu’à Jefferson, la ville natale de la défunte, sera rempli d’épreuves, imposées par la nature ou le destin. Mais pour ce qu’il reste de cette famille, rien ne sera plus dangereux que les tourments et les blessures secrètes que chacun porte au plus profond de lui…


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Une fidèle reconstitution du puissant roman de Faulkner, qui emmène une étrange famille dans une chaotique épopée à travers le Sud des Etats-Unis. Tout tourne autour de la mère Addie Bundren, son agonie d’abord, puis la longue construction de son cercueil, enfin le transport par son mari et ses enfants d’un cadavre de plus en plus gênant vers une lointaine destination à travers de nombreuses embûches.

La famille imaginée par Faulkner est faite d’une collection de personnages extrêmes et très différents les uns des autres, ce qui, avec les épisodes du voyage (la rivière en crue, la grange incendiée, la tombe à creuser, la blessure de Cash...) offre un fort potentiel spectaculaire. La transposition du roman, fait des monologues intérieurs parallèles de nombreuses personnes, en un scénario racontable passe bien, mais le défi de rendre crédibles par l’image ces individus et leurs mésaventures m’a semblé moins réussi. Ainsi, pour traduire l’idée fixe de Anse Bundren - mettre un dentier dans sa bouche dégarnie - l’acteur Tim Blake Nelson tient ouvertes ses mâchoires tout au long des presque deux heures de durée du film : belle performance, mais en fin de compte ce père débile et tout-puissant qui conduit ses enfants grands et petits d’une catastrophe à l’autre n’est plus qu’un pantin ridicule.

Utilisé pour refléter les multiples points de vue sur un même sujet qu’exprime maintes fois le roman, le recours à l’écran divisé m’a aussi créé plus de problèmes (à quoi ça rime ?) qu’inspiré. Aussi suis-je finalement resté peu sensible à ce que vivent et ressentent ces personnages d’une rusticité sauvage, mais qui ont eu pour moi un goût trop prononcé de musée des bizarres.