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Miss Lovely

Miss Lovely

Pays : Film indien
Genre : Drame
Durée : 1h50
Date de sortie : prochainement
Avec Nawazuddin Siddiqui, Niharika Singh, Anil George
Réalisé par Ashim Ahluwalia

Au milieu des années 1980, l’histoire dévastatrice de deux frères qui produisent des films d’horreur sordides dans les bas-fonds de Bombay.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Précaution oratoire ou parapluie d’initié ? T. Frémaux a fait savoir que ce film, terminé la semaine dernière, avait été sélectionné il y a longtemps sur la foi d’une version très primitive. Miss Lovely devait démontrer que le cinéma indien n’est pas toujours sirupeux, chanteux et danseux : en effet, mais cela ne suffit pas pour faire un bon film. Le sujet est le monde glauque du cinéma de série Z des années 1980 à Bombay : cinéma clandestin car interdit, mêlant horreur et porno. L’histoire est bâtie sur deux frères, l’aîné riche en vices à l’aise dans ce business, et le cadet qui l’aide avec répugnance et inefficacité - deux caricatures, et les femmes ne sont pas mieux traitées. Vous vous en doutez, c’est le gentil qui sera puni ! Le film est plombé par un excès de sérieux au détriment du recul et de l’invention, comme l’illustrent aussi les nombreuses et laides images qui documentent le décor triste, pauvre et sale où tout cela se passe.


Un film d’auteur indien et non une super-production de Bollywood, une oeuvre qui est aux antipodes du faste clinquant des super productions, non dénuées de beauté certes mais apparemment très éloignées de la réalité de l’Inde. Cela mérite un certain intérêt de la part des festivaliers. De plus, le film évoque un monde parallèle, celui du cinéma érotique et porno, où apparaissent des gangsters minables et des situations sociales dramatiques et sordides. Il est intéressant de voir que l’intrigue réside dans le conflit entre deux frères, l’aîné Vicky entraînant le plus jeune, Sonu, dans ses affaires louches : organisation des tournages illicites, recrutement des filles, transfert de fonds dans des valises métalliques. Les images dégagent une poésie de mystère et de fantasmes, avec de vieilles demeures délabrées, couloirs sombres aux issues incertaines, jardins tristes et abandonnés. Une histoire d’amour naît entre Sonu et la belle Pinky rencontrée dans un train bondé, l’amour fou pour une femme fatale au passé lourd, capable de faire perdre la raison à Sonu. L’atmosphère est délétère, entre rêve et réalité, le drame se déroule implacable, où le plus faible, le loser, paiera pour les débauchés. Un film noir mais, peut être pour cette raison, attachant !