Pays : Film espagnol, argentin
Genre : Drame
Durée : 2h00
Date de sortie : prochainement
Avec Jérémie Renier, Ricardo Darin, Martina Gusman
Réalisé par Pablo Trapero
Le "bidonville de la Vierge" dans la banlieue de Buenos Aires. Julian et Nicolas, deux prêtres et amis de longue date, œuvrent pour aider la population. Julian se sert de ses relations politiques pour superviser la construction d’un hôpital. Nicolas le rejoint après l’échec d’un projet qu’il menait dans la jungle, où des forces paramilitaires ont assassiné les habitants. Profondément choqué, il trouve un peu de réconfort auprès de Luciana, une jeune assistante sociale, athée et séduisante. Alors que la foi de Nicolas s’ébranle, les tensions et la violence entre les cartels dans le bidonville augmentent. Quand le ministère ordonne l’arrêt des travaux pour l’hôpital, c’est l’étincelle qui met le feu aux poudres
(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)
21 mai 2012
Dans l’ambiance sonore correspondante Julian passe une I.R.M. du cerveau. Dans un bruit de crépitement d’armes et d’incendie Nicolas, caché, est témoin du massacre de toute la population d’un village. Tous deux sont prêtres et amis de longue date. Ils se retrouvent dans un bidonville de Buenos Aires à l’ombre du chantier d’un hôpital appelé "éléphant blanc". Immergés dans cette population de pauvres et d’exclus ils répondent et s’engagent dans les mille et une demandes. Certes ils exercent leur ministère auprès des malades, des familles en deuil ; ils vivent également le temps de la prière, de la messe, de la réconciliation mais ils s’impliquent encore et beaucoup auprès des jeunes drogués et délinquants dont le jeune Esteban, en lien avec l’assistance sociale locale. Nicolas entreprend même une démarche auprès des narcotrafiquants et Julian auprès de la hiérarchie catholique quelque peu inerte. Il y a ainsi comme un flux sans répit, incessant, à-tout-va de cette vie menée qui submerge. Est-ce voulu par le réalisateur ? Toujours est-il qu’il faut être bien constitué pour garder son équilibre, sa foi. Il est important de ne pas oublier ce à quoi sont confronté les personnes des bidonvilles et ce à quoi vouent leur vie certains travailleurs sociaux et communautés religieuses. Reste la fin du film qui appelle au discernement.
21 mai 2012
Les descendants des prêtres-ouvriers des années soixante sont engagés aux côtés des habitants d’un bidonville argentin. Une assistante sociale de même, la motivation religieuse en moins. La lutte entre les clans de narcotrafiquants est terrible, ne reculant devant aucune violence pour s’assurer leurs territoires. La population du bidonville en question est estimée à 30 000 personnes, organisées en pâtées de maisons, un dédale labyrinthique gigantesque.
Julián, le prêtre plus âgé, est très marqué par la théologie de la libération. Sa protection, quelque peu patriarcale au bon sens du terme, s’étend sur tous et est respectée par tous. Nicolas, son ami cadet, se situe plutôt dans une quête plus personnelle, prenant plus de libertés par rapport à la structure pour être au plus proche des humains qu’il côtoie. Tandis que la hiérarchie catholique se compromet avec le pouvoir politique, les deux prêtres vont, chacun à sa façon, enfreindre les codes pour sauver ce qui peut l’être. La frontière passe alors moins entre Eglise et monde profane, qu’entre gens engagés pour améliorer le sort des pauvres gens – et les autres. Heureux les pauvres...