Pays : Film français, suisse
Genre : Drame
Durée : 1h 41min
Date de sortie : 19 mai 2010
Avec Catherine Tanvier, Christian Sinniger, Agatha Couture
Réalisé par Jean-Luc Godard
Une symphonie en trois mouvements.
Des choses comme ça : En Méditerranée, la croisière du paquebot. Multiples conversations, multiples langues entre des passagers presque tous en vacances...
Notre Europe : Le temps d’une nuit, une grande sœur et son petit frère ont convoqué leurs parents devant le tribunal de leur enfance. Ils demandent des explications sérieuses sur les thèmes de liberté, égalité, fraternité.
Nos humanités : Visite de six lieux de vraies/fausses légendes, Egypte, Palestine, Odessa, Hellas, Naples et Barcelone.
(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)
17 mai 2010
Retrouver Godard, ici à Cannes ! Avant d’entrer dans la salle, une appréhension avant ces retrouvailles ("trop intellectuel, trop abstrait "),un battement de cœur (souvenirs de ses œuvres inoubliables :"Le mépris", "Le petit soldat","Je vous salue Marie"), une irritation a priori (vais je comprendre, vais je tout entendre ?). Non, ne pas se programmer, se laisser prendre par la main. Je vous assure, ça marche. Godard nous épate, nous surprend, nous éblouit... pour un peu qu’on se laisse aller à aimer tant et plus le Cinéma. Le sujet du film ? une croisière en Méditerranée : Barcelone, Naples, Egypte, Palestine, Grèce ; un voyage dans le monde de la culture de la beauté, le monde des origines de tout. Que filme-il ? La mer, le pont d’un grand navire, une route... "Des choses comme ça - comme ça des choses". Fulgurance des images, manie des citations qui tapent dans le mille : "si la loi est injuste, la justice passe avant la loi"... Et puis, la convocation d’images de cinéma à jamais dans notre mémoire : Potemkine, John Ford, Nicholas Ray... Devant ce défilement qui provoque notre émotion et perturbe notre regard, je me mets à croire que Godard est à la fois la mort et la re-naissance du cinéma.
Il n’aura pas de prix, on s’en fiche, le bonheur né de l’amour du cinéma est revenu dans nos cœurs !
