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The Time that Remains (Le temps qu’il reste)

The Time that Remains

Pays : Film palestinien
Genre : Comédie dramatique
Durée : 1h 45min
Date de sortie : 28 Octobre 2009
Avec Saleh Bakri, Elia Suleiman, Ali Suliman
Réalisé par Elia Suleiman

De la création de l’Etat d’Israël en 1948 à nos jours, au travers de l’histoire de Fuad, un homme membre de la résistance palestinienne, se dessine la quête d’identité de son fils. La réalité de ce bouleversement politique amène Elia Suleiman, acteur dans son propre film, à se poser une question : est-ce lui qui porte la Palestine là où il va, ou bien la Palestine qui s’étend au reste du monde ?


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Elia Suleiman was born in Nazareth, one of the minority Arabs living in Israel. His films are semi-autobiographical. His film previous to this one, Divine Intervention, received awards at Cannes and was distributed around the world. He does not want to be labelled ’the Palestinian director’. Rather, he wants to entertain his audience with stories that come from life, humorous as well as serious incidents. This, he hopes, will give a personal picture of life in Israel and Palestine without emphasising the ideologies.
He succeeds with The Time that Remains, although the jocose tone of the film in the last section when Suleiman portrays himself changes the tone of the film a great deal, more surrealistic in its jokes and its selection of non-sequitur episodes than the more ’historical’ narrative.
His performance is of the silent movie comic style, the sad sack personality with stooped shoulders, smile-less. He lets the camera dwell on his face, his stooped stances and his observing of life around him.
During the final credits, there is a local version of the Bee Gees Stayin’ Alive, a recipe for the Middle East.


On connaît le goût d’Elia Suleiman pour les images symboliques et ce film nous en fournira un certain nombre, par exemple cette tentative de saut à la perche par dessus le mur construit entre Israël et les territoires occupés. Dès la séquence introductive nous entrons dans le propos : "où sommes-nous ?", "je suis perdu", "je ne reconnais plus rien", répète à plusieurs reprises le chauffeur de taxi juif conduisant le réalisateur chez lui sous une pluie diluvienne. C’est ce sentiment qui va se développer tout au long des quatre chapitres au cours desquels nous verrons la famille Suleiman (des palestiniens de Nazareth), perdre peu à peu son identité et ses repères. Elia Suleiman procède de manière distanciée, y compris pour les événements tragiques de 1948 : nous sommes dans l’anti Tarantino.... Ce sont ensuite des petits "tableaux" qui s’organisent autour de la vie d’écoliers palestiniens, de la pêche de nuit en bord de mer bien loin de Nazareth, des cadeaux de nourriture entre voisins, de la folie qui s’empare de certains d’entre eux ne supportant plus leur univers borné. Mais jamais de dramatisation.... La bande son est très travaillée avec l’irruption fréquente de musiques ou de chansons arabes, sûrement emblématiques. On peut regretter tout de même qu’après avoir pris le parti d’une sorte de récit historique, à propos des événements de 1948, Elia Suleiman rétrécisse son propos à une chronique familiale beaucoup plus étroite. Il est vrai que ce film est réalisé juste après la mort de sa mère, en 2008, ce qui le marque du sceau du deuil.