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Das Weisse Band (Le ruban blanc)

Das Weisse Band (Le ruban blanc)

Pays : Film français, italien, autrichien, allemand
Genre : Drame
Durée : 2h 24min
Date de sortie : 21 Octobre 2009
Avec Susanne Lothar, Ulrich Tukur, Josef Bierbichler
Réalisé par Michael Haneke

Un village protestant de l’Allemagne du Nord à la veille de la première guerre mondiale (1913/1914). L’histoire d’enfants et d’adolescents d’une chorale dirigée par l’instituteur du village et celle de leurs familles : le baron, le régisseur du domaine, le pasteur, le médecin, la sage-femme, les paysans... D’étranges accidents surviennent et prennent peu à peu le caractère d’un rituel punitif. Qui se cache derrière tout cela ?


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Au moyen d’images noir et blanc d’une grande élégance et limpidité, le tableau oppressant d’un microcosme de Prusse protestante à la veille de 1914. Le récit est piloté par la voix off du vieil instituteur se rappelant ses débuts dans ce village où règnaient "la haine, la peur, le mensonge et le mépris", comme le dit au Junker la baronne son épouse au moment de le quitter. Une série d’évènements inquiétants et cruels lézardent la façade lisse de cette communauté en huis clos, crispée sur l’angoisse de la dépendance et sur l’hypocrisie des apparences : enfants écrasés par les pères, femmes dociles auxiliaires de leur époux, familles serves du baron propriétaire de toutes les terres et employeur de tous les bras... désirs incestueux, sadisme habillé en exercice de la responsabilité, cruauté envers les faibles... Renforcée par l’austérité du style narratif de Michael Haneke, la rigueur morale au nom de laquelle le pasteur règne sur sa famille imprègne toute l’atmosphère de cette société, où le sourire est devenu l’expression la plus rare : seul l’amour naissant de l’instituteur et d’Eva apporte quelques éclairs de lumière dans un horizon bouché. L’annonce de la guerre devient ainsi celle de la fin d’un monde qui ne mérite pas de regrets.


Ferveur et dépouillement. Un générique sans bande son ; une voix « off » sans images. Cela commence bien ! Du cinéma ? assurément. Celui de Michaël Haneke.
Traquant, comme toujours, nos pulsions les moins avouables, montrant toutes (ou presque) les turpitudes dont nous sommes capables et « cachant » les motivations profondes des individus qu’il met en scène, il nous laisse le soin de les décrypter. Pas facile dans ce monde de faux-semblant. Gagné, perdu ? A ce jeu, la communauté protestante, glacée dans une froide Allemagne, compassée mais pas compatissante, ne sort guère grandie : misogynie, sadisme, bêtise. C’est le décor –en dehors des magnifiques paysages en noir et blanc- qui sert d’écrin à l’expression de toutes les frustrations (l’allusion à l’onanisme est un hommage à l’ellipse). Effectivement, certains en paient le prix, mais globalement, à l’aube de son basculement, le destin de l’Europe pèsera plus lourd sur l’avenir des personnages que leur propre cheminement. D’autres seront laissés à leur conscience. Et nous aussi. Difficile de sortir indemne de ce long métrage car tout y pèse lourd, quand la rigueur se transforme en rigidité.


Ascetical is a word that springs to mind to begin describing The White Ribbon. Director Michael Haneke has imposed on himself some very strict disciplines for this film. Set in the year before the outbreak of World War I, in a village in northern Germany, it is almost two and a half hours long. Filmed in crisp black and white, it uses the classical craft of films from decades ago.
Often, in look and theme, it reminds us of the older Ingmar Bergman films : a village, children, a pastor, a landowner, intense interactions. It also looks like many a French film, or even a Fox period film from the 1940s, though not studio bound. The takes are often long, static, with many reactions shots. It is not the swiftly paced material of today’s films.
Michael Haneke makes films that are sometimes impassioned but which are also cool, even detached Many audiences may well find this the case with The White Ribbon. We observe unusual and cruel things going on in the village. We look at the characters and listen to them but, apart from the young local teacher (who is narrating the story in his old age) and his fiancee, it is difficult to empathise with them.
The film indicates the beginnings of World War I and leaves us with the memories of strange times, strange people, strange behaviour.