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Chant des mers du sud

Cinémas du Monde
Chant des mers du sud

Film kirghize, français, allemand
Genre : Drame
Durée : 1h25
Réalisé par Marat Sarulu

Ivan est russe, son voisin Assan est kazakh. Quand la femme d’Ivan donne naissance à un enfant brun aux yeux bridés, Ivan suspecte sa femme de l’avoir trompé avec Assan. Le conflit perdure entre les familles pendant des années jusqu’au jour où Ivan apprend que ses ancêtres étaient des nomades. Après des générations partagées entre l’amour et la haine, ils sont tous en fin de compte liés : les Russes et les Kazakhs, les chrétiens et les musulmans, les Européens et les Asiatiques.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Si la naissance est un point d’arrivée,elle est aussi un point de départ. Cela parait évident pour tout le monde mais c’est très différent pour Ivan qui se trouve emmuré dans un doute implacable. Tout se déroule comme dans une scène du film où une nappe blanche glisse lentement sur une table . Elle se décore progressivement par l’ombre d’une treille située au dessus. L’ombre obscurcit le visage d’ Ivan. Il lui faudra du temps pour comprendre et passer de l’accusation de son voisin kazakh, Assan, à la reconnaissance de ce qui est étranger en son enfant. Il faudra du temps pour accepter de comprendre, comprendre avant de juger. Pour cela Marat Sarulu tout au long de son film par le jeu des personnages et le rythme du récit, fait passer de l’instant à la durée, de la précipitation à l’attente, de la poursuite à l’enfermement, de la suspicion au dévoilement, du mutisme au dialogue. Le film intense et beau révèle la simplicité d’un réel talent.