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A l’Origine

Compétition officielle
A l'origine

Pays : Film français
Genre : Drame
Durée : 2h 30min
Date de sortie : 20 Mai 2009
Avec François Cluzet, Emmanuelle Devos, Stéphanie Sokolinski
Réalisé par Xavier Giannoli

En France, aujourd’hui, un petit escroc sans envergure réussit à se faire passer pour un chef de chantier responsable de la construction d’un tronçon d’autoroute. Il va duper toute une région, engager une dizaine d’ouvriers et profiter cyniquement de son escroquerie avant de rencontrer une femme, maire d’une petite ville que traverse sa route.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Screen con men can be outgoing and charming, like Tony Curtis in The Imposter or Leonardo di Caprio in Catch Me if You Can. However, Francois Cluzet in A L’Origine is not a man of immediate charm, though he will have his moments.
Released from jail, Paul (Cluzet) gets some help from a criminal friend (Gerard Depardieu) and then robs him of fake documents and order forms as well as cash. He then proceeds to a profitable scam. As he gets bolder, he finds himself involved in a fraud that not even he can manage, creating a new identity as Philip Miller, the building of part of a highway in northwestern France – well, the point of the story (based on actual characers and events) is that for most of the time he does manage, providing work for a town which has been on the downturn for two years since the project was shelved because of environmental reasons.
Cluzet is a fine actor and carries off this seemingly impossible charade with great skill, discovering a kinder side of himself as well, discovering love and, as he says of those who get out of jail, that they sometimes want to take on the world, conquering his.
Emmanuelle Devos is the sympathetic mayor of the town. Singer Soko is the motel maid who has more capacities than she recognises and Vincent Rottiers is a young dealer and petty criminal who is the first to see through the con man but comes good in a way that shows he is not without hope.
At over two and a half hours, it is a long film for such a story. However, it is told in an engaging and interesting way – an odd variation on the triumph of the human spirit.


Le maître du monde ? non. Mais le maître d’un lopin de terre, oui. Et de la terre, il y en eut. Remué, traité, adoré, détesté, ce sol qu’il fallait recouvrir d’un ruban de bitume allait devenir l’obsession d’un homme, voire de tout un village.
Une portion d’autoroute restant à construire, élevée au rang de symbole, mobilisera petits et grands, des bureaux des élus aux modestes cuisines des travailleurs. Chacun, en se mêlant au dessein d’un utopiste opportuniste, animé d’une volonté de puissance rédemptrice, découvrira là une occasion de retrouver la confiance en soi que permet une activité salariée... bref, une raison d’exister face aux désillusions et angoisses engendrées par une économie locale aux prises avec la mondialisation. Un ballet d’engins de chantier comme un pied de nez aux entraves à venir.
A partir d’un malentendu, salvateur au début, l’escroc deviendra le "patron" d’un projet apparemment pharaonique. Crédible ? On ne nous laisse pas le loisir de nous interroger puisqu’il s’agit d’une histoire véridique. Faute de choix, l’on rentre donc très vite dans ce long métrage, mal à l’aise devant la naïveté des personnes qui l’entourent et dont on pressent qu’ils seront grugés devant l’enlisement (au propre comme au figuré) de la reprise du chantier d’une route qui ne mène nulle part. Finalement ce n’est pas si simple et d’aucuns y trouveront une dignité, une identité, un statut, une rémunération tout de même. Porteur d’espoir en la capacité de travail et le courage des individus, ce film de Xavier Giannoli est si attachant que l’on se surprend à ne pas cautionner la fin qui aurait pu être tout autre... alors qu’elle n’est que morale. Mais c’est la vraie vie, n’est-ce-pas ?