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Ils mourront tous sauf moi (Vse umrut a ja ostanus)

Vse umrut a ja ostanus (ils mourront tous sauf moi)

Pays : Russie
Genre : Comédie dramatique
Durée : 1h20
Date de sortie : Prochainement
Avec : Polina Philonenko, Agnia Kuznetsova, Olga Shuvalova
Réalisateur : Valeria Gaia Germanica

Un lundi matin Katya, Vika et Zhanna, trois collégiennes de 14 ans de la banlieue de Moscou, apprennent qu’il y aura une soirée dansante dans leur école le samedi soir - la première de cette nouvelle année et la première de leurs vies. Les filles commencent à se préparer avec ferveur pour l’événement, qui devient rapidement le moment le plus important de leur univers. Mais Katya insulte son professeur et la soirée risque être annulée.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Cela commence sur les visages lumineux de trois jeunes filles, cela se termine sur celui, ensanglanté, de l’une d’elles.

Pourtant, elles semblent relativement protégées par rapports à ce qui se passe dans nos propres lycées, puisque leurs premières expériences de cigarettes et d’alcool, de drague et de drogue, se passent en classe de première. La transgression de tous les interdits qui séparent l’enfance de l’âge adulte est ramassée ici le temps d’un week-end ; le passage est violent et dépeint sans concession. Même l’amitié initiale des trois filles ne résiste pas à cette violence.

La tendresse est absente ainsi que le dialogue entre jeunes et adultes. Ces derniers sont trop stéréotypés, se limitant à la simple répression, malgré quelques protestations d’amour. Mais n’est-ce pas ainsi que les jeunes les voient à ce stade de leur évolution ?

Cependant, cet effacement des adultes enlève au film une partie de sa pertinence et l’absence de toute perspective nous laisse sur notre faim


Les aventures de ces trois collégiennes- Katia, Vita et Janna- qui sortent à peine de l’enfance semblent réellement avoir été co-inventées et mises au point par elles et la jeune réalisatrice avec un résultat étonnant de justesse et d’authenticité. Cette véritable approche ethnographique des adolescentes repose sur des dialogues d’un absolu naturel et un scénario dont la cohérence de construction s’appuie sur la règle des 3 unités : action -séquence des événements liés à la rébellion existentielle gratuite de Katia qui la marginalise-, lieu - navigation entre la maison et le lycée-, et temps- l’espace d’une courte semaine. Ces très jeunes filles, violentées par leurs parents et qui les insultent en retour avec vulgarité, subissent en serrant les dents une initiation brutale à l’alcool, à la drogue et au sexe, qui tour à tour ruine ou renforce de façon émouvante leur solidarité face aux aînées ou aux garçons. Une caméra à l’épaule très mobile, mais non désordonnée, témoigne ainsi avec talent de la mondialisation des comportements de ces adolescentes, sœurs très proches des personnages de Lola Doillon dans « …et toi, t’es sur qui ? ».