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Versailles

Versailles

Pays : France
Genre : Comédie dramatique
Durée : 1h53
Date de sortie :
Avec : Guillaume Depardieu, Aure Atika, Max Baissette de Malglaive, Judith Chemla(...)
Réalisateur : Pierre SCHOELLER

Paris, aujourd’hui. Un enfant et sa jeune mère dorment dehors. Nina est sans emploi, ni attaches. Enzo a 5 ans. Leur errance les conduit à Versailles. Dans les bois, tout près du château, un homme, Damien, vit dans une cabane, retranché de tout. Nina passe une nuit avec lui. Au petit matin, Nina laisse l’enfant et disparaît. À son réveil, Damien découvre Enzo, seul. Au fil des jours, des saisons, l’homme et l’enfant vont se découvrir, s’apprivoiser, s’attacher. Leur lien sera aussi fort que leur dénuement. Un jour pourtant il faudra quitter la cabane…


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

« Sans courage on n’est rien »…
Et effectivement, dans ce long métrage de Pierre Schoeller, du courage il en faut ! Mais est-ce le même quand il s’agit de lutter pour sa survie ou d’abandonner son enfant ?

Loin des préjugés, Guillaume Depardieu, habité par Damien et toujours excellent, décline à l’envi les obsessions de ces exclus de la société : lutter contre la faim, le froid, la saleté, la marginalité.

Qu’il s’agisse de construire une cabane pour avoir un toit, de maquiller la vérité, quel que soit l’interlocuteur, ou encore de s’évader du réel lorsque la pression devient insoutenable, ce qui compte c’est de survivre. Serait-ce à dire vivre plus ? Des expériences, certainement.
De leurs errances ces personnages, les parents, l’enfant souffrent mais retirent aussi un sentiment de fierté de ne pas appartenir à l’ordre établi, d’avoir dépassé des épreuves et maîtrisé leur colère.

Car passer de l’indigence à un relatif confort relève du courage, certes, mais aussi des rencontres. La capacité à croire en un « meilleur ailleurs », qui n’a rien à voir avec un « monde meilleur » -on ne se débarrasse pas ainsi du scepticisme- appelle à la solidarité, parfois contrainte. Mais pourquoi pas !

Tout le monde a l’air d’y avoir trouvé son compte, ce qui n’est peut-être pas exactement la même chose dans la vie.
A chacun de choisir son épilogue.


Que c’est triste, une jeune femme dans la rue avec un jeune enfant ! Son père lui disait : « tu n’es qu’une merde ». Ce manque de reconnaissance semble bien être ici la logique fondamentale de l’exclusion.

Elle tombe sur un squatteur, mieux organisé qu’elle, mais tout aussi blessé par un rejet paternel dont on ne comprendra pas vraiment les raisons. C’est lui qui va prendre en charge le garçon. Une relation pleine de tendresse malgré l’extrême précarité de la situation. C’est lui encore qui lui dira : « fais-moi confiance », et qui le reconnaîtra aux yeux de la loi pour lui permettre d’aller à l’école - avant de partir à nouveau, trop mal adapté à une vie rangée. Mais il aura joué le rôle de tuteur pour le jeune Enzo, lui permettant de grandir.

Voilà ce qui est sans doute la condition à la fois nécessaire et suffisante pour accéder à la vie : confiance et reconnaissance. Un bel exemple de résiliance.