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Tokyo !

Tokyo

Pays : Japon
Genre :
Durée : 1h50
Date de sortie : Prochainement
Avec : Yu AOI, Jean-François BALMER, Ayako FUJITANI, Teruyuki KAGAWA, Ryo KASE, Denis LAVANT,
Réalisateur : BONG Joon Ho , Leos CARAX, Michel GONDRY

Le film est composé de 3 chapitres (Interior Design, Merde et Shaking Tokyo).
Chaque segment est librement inspiré de Tokyo et tourné au coeur de la ville.
TOKYO ! est une symphonie interprétée en 3 mouvements aux accords dissonants, à l’image de la métropole.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Le générique se déroule sur une ville colorée, dessinée en 3D, avec des grattes-ciel en trait de pinseau.
Dans cette ville se déroulent trois court-métrages, tous les trois autour d’une question qui paraît obsédante : comment trouver sa place dans un monde "surfait" ?
La bonne copine d’un artiste se rend compte qu’elle est "transparente", comme les fantômes qui hantent les interstices entre les immeubles. C’est en se tranformant en chaise qu’elle se découvre une utilité.
Un homme étrange vit dans les égoux ; il aime la vie mais pas les gens et parle une langue comprise seulement par un avocat français tout aussi étrange.
Des êtres vivent enfermés chez eux, tels des ermites d’une nouvelle religion, celle de la solitude. C’est l’émotion qui provoque un tremblement de terre et les fait sortir de chez eux.
Telle pourrait être la conclusion de cet ensemble peu conventionnel : notre place n’est pas à l’intérieur de nous-mêmes.


Une ville sous les projecteurs :
Tokyo, sous les projecteurs de trois réalisateurs (et pas des moindres), s’expose dans une crue, voire cruelle, réalité.
Bong Joon Ho, Leos Carax et Michel Gondry ont appréhendé la ville, non comme un décor, mais comme une sorte de chose palpitante, se nourrissant de ses habitants, les absorbant ou les rejetant tour à tour. Les tourments qu’elle inflige à ses habitants sont parfois insidieux, à l’image de cette pluie qui s’infiltre partout, ou bien palpables, comme le sont les tremblements de la terre sous leurs pieds.
La vie, la mort, symboliques ou réelles se côtoient sans cesse dans un triptyque dynamique mais poétique, dont les volets ont –entre autre- en commun une interrogation violente sur le sens de la vie.
Violente physiquement dans le film de Léos Carax qui retrouve, quinze ans après « Les amants du Pont neuf » un de ses acteurs favoris : Denis Lavant, hallucinant personnage dénommé « merde », et offre à Jean-François Balmer un rôle d’avocat imitant à la perfection son délirant client.
Violente psychologiquement dans celui de Bong Joon Ho qui fait de la rencontre entre ses deux personnages principaux un rapport de force subtil, inventif (du jamais vu !), et créatif : une nouvelle origine du monde dans un jardin « préfabriqué » où les pièces, apparemment manquantes, finissent par s’emboîter et s’accorder à combler le vide intérieur de chacun.
Et, chez Michel Gondry, c’est la matière qui devient violente en investissant le corps, l’être devenant un prétexte et non plus une personne agissante. Devenue spectateur de son existence, la délicieuse actrice japonaise trouve ainsi une justification à sa désolante réalité.
Ici, les créatures de Dieu invoquent le ciel et la terre pour donner un sens à leur parcours. Chacun survit au sein cette ville tentaculaire en répondant à ses interrogations par des actes parfois insensés, parfois empreints de délicatesse. Le spectateur oscille entre le pire et le meilleur, et finalement, le meilleur était gardé pour la fin : l’espoir et la rédemption grâce à l’amour !


One needs to notice the ! after the Tokyo of the title. This is not a film set in Tokyo as such or about Tokyo as such. It is about aspects of Tokyo !
Over a cartoon cityscape, we hear a flight hostess inviting us all to travel to Japan. There are three stories for us, three surreal stories which film buffs would expect from the directors. This is something of a cinema of the absurd.
Michel Gondry (Eternal Sunshine of the Spotless Mind, Science of Sleep, Be Kind Rewind) delves into some Tokyo realism as a young couple arrive to spend some days with a friend in her very small apartment. They apartment hunt (put off from one because of a dead cat), job hunt – he gets a job putting paper on packages, she does not. He has an intellectual experimental film which he shows to business people in a porn cinema using a smoke machine for atmosphere. There are jokes about mutations at the beginning of the film – and that is what happens to the girl.
Leos Carax has made some exotically strange films in his day (Lovers of the Pont Neuf, Pola X). This one is both exotic and strange. Denis Lavant portrays a strange looking, semi-dressed man who runs around Tokyo ! harassing people and then hiding in the sewers. He finds a cache of arms, especially hand-grenades and gleefully runs down many streets flinging them with abandon and not seeming to notice the mounting dead. Eventually he is arrested but no one can communicate with him except a limelight-loving eccentric French lawyer. There is more and an absurd ending – and a joke that the next episode will be in New York with a US bill and Lincoln drawn to look like the man from the sewers.
Maybe these two episodes are particularly French and need a Gallic sensibility and sense of humour to appreciate the surreal humour.
The third story is by Korean Bong Joon-Ho (The Host, Memories of Murder), more straightforward but no less absurdist. A man has lived indoors for ten years or so and has stacked all his pizza boxes, for instance, along with other packaging and books to make his apartment a neat work of art. When a young woman delivers a pizza, eye contact is made – and Tokyo shakes with an earthquake. It jolts the man to decide to go out to find the woman – only to find everybody has introverted themselves, only emerging momentarily during another tremor.
All three films are stylish and create an oddball world that audiences will find funny and/or curious.