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Soi Cowboy

Soi cowboy

Pays : Royaume-Uni, Thaïlande
Genre : Drame
Durée : 1h57
Date de sortie : Prochainement
Avec : Nicolas Bro, Pimwalee Thampanyasan, Petch Mekoh
Réalisateur : Thomas CLAY

A Bangkok, un Européen corpulent vit avec une jeune Thaïlandaise enceinte, sans vraiment lui parler. Son corps imposant contraste avec la frêle silhouette de la jeune femme. Il lui offre des cadeaux (elle collectionne les peluches) et prend des pilules de viagra. Elle recherche la sécurité et il est le meilleur moyen pour elle de rester éloigneé de Soi Cowboy, le quartier chaud où ils se sont rencontrés. Elle l’aime bien, mais coucher avec lui est une corvée. Pendant ce temps, à la campagne, un jeune mafieux est engagé pour livrer la tête de son propre frère...


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Nous suivons avec étonnement (et ennui ?) la vie quotidienne de ce couple étrange : cet homme obèse qui exhibe sans pudeur ses rondeurs, accepte que sa jeune compagne vive auprès de lui sans guère de communication et sans échange sexuel - cette jeune femme thaï, enceinte, qui s’accomode de ce compagnon peu reluisant mais attentionné. Cette vie ordinaire, en noir et blanc, s’achève par une visite dans une ville où de nombreuses ruines de temples attirent les touristes. Et soudain nous basculons dans un univers en couleurs, où des hommes règlent des comptes de manière violente, au sein de la famille de la jeune femme. Lorsque nous retrouvons cette dernière apeurée, dans une boîte de nuit, sans doute "Soi cowboy", où semble régner son compagnon obèse, le lien entre les deux parties se dessine, avec tout de même une grande incertitude. Cette première partie, en noir et blanc, sans relief ni intérêt, est-ce ce dont peut rêver cette jeune femme, pour échapper à ce destin de fille de joie au service de touristes peu attentionnés ? Et la chanson qu’on entendait dans le générique du début, et qui est reprise dans cette dernière scène, est un contre-point ironique à la triste réalité d’un pays en proie aux trafiquants, aux mafias, à la corruption et au crime.


Le film est construit en deux parties, une en noir et blanc, la seconde en couleurs vives.

La première montre la vie quotidienne, très quotidienne, d’un Européen grand et obèse, une vraie montagne, qui vit avec une très jeune et très frêle Thailandaise, enceinte. Leur appartement minuscule, les bols rangés dans le coin cuisine, la douche du gros, les deux au lit, le gros qui part en ville acheter du viagra et des films porno, tout est montré en plans longs, que le noir et blanc semble rendre encore plus longs, le plus souvent avec des bruits réels. Le cinéaste semble vouloir faire partager l’ennui de la situation jusqu’aux tripes du spectateur.

On comprend que la jeune Thailandaise accepte cette situation pour échapper à "Soi Cowboy", le quartier chaud de Bangkok. Son protecteur est gentil avec elle et elle espère qu’il l’épousera. Elle retrouve son jeune frère qui travaille pour la mafia, elle lui donne de l’argent pour la famille.

La partie colorée du film débute dans la famille de la jeune Thailandaise, les parents travaillent dans une rizière, il est question des filles qui partent pour Soi Cowboy ou pour l’Europe. Le jeune frère amène son frère aîné pour lui trancher la tête - et l’aîné se laisse faire pour que le jeune puisse toucher la prime promise par la mafia.

On retrouve l’Européen habillé en mafieux, au sein de Soi Cowboy, soigné comme un prince, tandis que sa jeune protégée a définitivement perdu tout espoir et que son jeune frère, croyant toucher la prime, se fait tuer...

Si le noir et blanc de la première partie montre bien que le rêve de la jeune héroïne doit se faire modeste, pour ne pas dire morne, pour avoir un espoir de s’en sortir, le passage à la couleur dans la deuxième partie pourrait faire croire au début qu’il s’agit d’un retour à la vraie vie. Hélas, cette vérité est d’un sordide mortel.