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Les sept jours

Les sept jours

Pays : France, Israel
Genre : Drame
Durée : 1h55
Date de sortie : 02 Juillet 2008
Avec : Ronit Elkabetz, Albert Illouz, Yaël Abecassis
Réalisateur : Ronit Elkabetz, Shlomi Elkabetz

Israël, 1991. Toute la famille Ohaion pleure la disparition de l’un des siens. Fidèles à la tradition, les proches sont censés se réunir dans la maison du défunt et s’y recueillir pendant sept jours. Alors que chacun semble se plier à la coutume, la cohabitation devient de plus en plus pesante. Contraints de se supporter jour et nuit, frères et soeurs ne tardent pas à laisser l’amertume et les disputes prendre le pas sur le recueillement. L’atmosphère devient bientôt irrespirable et les vérités enfouies depuis longtemps remontent enfin à la surface...


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

La grande famille Ohaion s’est rassemblée après la mort de Maurice, l’un des aînés de la fratrie, pour vivre ensemble dans sa maison les 7 jours de deuil que prescrit la coutume. Cette proximité qui vire rapidement à la promiscuité est mère de tous les dangers et l’épreuve plus dévastatrice que prévu. L’ouverture du film, exprimant le consensus apparent de la famille par un attendrissement général sur les manies et faiblesses du défunt, nous vaut tout d’abord des échanges au sein du chœur des pleureuses qui sont du plus haut comique. Puis sous l’œil acéré mais souvent indulgent des réalisateurs la cohabitation va susciter l’expression des jalousies, rancoeurs et amertume de ceux, presque tous, qui pensent que les conditions financières de la succession vont les léser ! une véritable éruption affective se déchaîne qui n’est plus maîtrisable mais qu’il fallait sur l’écran organiser : chacun de ces sept jours apporte son lot de récriminations et l’une des forces de ce film est que, les liens familiaux de cette fratrie ne se découvrant que peu à peu au cours de la longue introduction, l’attention du spectateur est progressivement attisée. L’entrelacs des relations fraternelles et le rôle des épouses sont disséqués avec finesse et l’intérêt soutenu par de brillants dialogues, qui gardent même lorsque le ton monte toute leur pertinence, et par un montage serré. Devenue célèbre après ses interprétations dans « Mon trésor » et « La visite de la fanfare », Ronit Elkabetz donne à nouveau la mesure de son talent dans le personnage féministe qu’elle interprète ; et les meilleurs acteurs israëliens rassemblés à ses côtés contribuent à un film certes grinçant mais constamment alerte et drôle.